L'Intérieur et la conservation foncière s'y mettent La mise en œuvre effective du chantier royal de la mobilisation des terres agricoles appartenant aux communautés soulaliyates démarrera en 2019. C'est ce qu'a affirmé le gouverneur directeur des affaires rurales, Abdelmajid El Henkari. Dans un entretien à la MAP, il a expliqué que la mobilisation des zones «bour» passe par la conservation foncière comme meilleur moyen pour sécuriser les terres, ajoutant que cinq millions d'hectares de terres collectives seront immatriculés en 2020. C'est une démarche qui fait partie, selon le gouverneur, d'un ambitieux programme initié conjointement par le ministère de l'intérieur et l'Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC). Selon M. Al Henkari, le processus d'appropriation, qui intervient après l'identification de ceux qui détiennent le droit d'exploitation des terres soulaliyates, sera basé sur l'adoption d'un registre agricole élaboré par le ministère de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Dans son discours prononcé à l'ouverture de l'année législative, SM le Roi Mohammed VI a souligné que la mobilisation des terres collectives pour la réalisation de projets d'investissement agricole constitue un levier fort pour améliorer le niveau de vie socio-économique, plus particulièrement celui des ayants droit. «Une telle mesure permettrait de mobiliser pas moins d'un million d'hectares supplémentaires de ces terres», a relevé le Souverain. La mobilisation des terres soulaliyates, un périmètre d'une grande ampleur à l'échelle nationale, sera accompagnée d'une série de mesures à caractère administratif, financier, technique et juridique, en coordination avec les ministères de l'intérieur, des finances et de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Le gouverneur a dans ce contexte fait observer que l'accompagnement du chantier royal visant la mobilisation d'un million d'hectares requiert la modification du mécanisme légal régissant ce type de terres collectives, une procédure qui se trouve en phase de finalisation. Au volet administratif, a-t-il poursuivi, l'accompagnement tend vers la mise à disposition de l'expérience du ministère de l'agriculture dans le cadre du Plan Maroc Vert (premier pilier) au profit des citoyens appartenant aux communautés soulaliyates. Côté financement, l'accent sera mis sur l'octroi de prêts aux investisseurs désireux de prendre en charge les terres en question, qu'ils soient des ayants droit ou d'autres personnes intéressées.