Entretien avec Nabil Benazzouz, président de la Fédération marocaine du conseil et de l'ingénierie (FMCI) ALM : Votre fédération est l'une des parties signataires du contrat programme BTP. Que représente pour vous la concrétisation de ce dispositif sachant qu'il intervient après de longues années d'attente ? Nabil Benazzouz : On ne peut que se féliciter et être satisfait de cet événement qui a marqué l'engagement aussi bien des professionnels que du gouvernement illustré notamment par la présence du chef de gouvernement et de nombreux ministres à la cérémonie de signature. Il faut dire que depuis le départ nous avions le souci d'efficacité quitte même à retarder la conclusion de ce dispositif. Nous voulions mieux faire plutôt que de bâcler les choses et ne pas obtenir les résultats escomptés. Nous n'avons pas attendu la signature du contrat programme pour mettre en place quelques projets entre-temps. Les deux fédérations et les pouvoirs publics ont anticipé plusieurs actions pour pouvoir mieux préparer l'assise une fois le contrat programme signé. Citons à cet effet le lancement de l'observatoire du BTP ainsi que la revue des systèmes d'agrément aussi bien pour les bureaux de conseil que pour les entreprises opérant dans le secteur. Les deux fédérations ont également décidé de créer des commissions mixtes au sein de chaque ministère pour pouvoir échanger avec les départements concernés. Outre le contrat-cadre, une dizaine de contrats d'applications a été ratifiée avec les différents départements ministériels. Que signifie cette pluralité d'intervenants ? Depuis le départ on s'est mis d'accord sur le fait de ne pas avoir un contrat générique que l'on pourrait difficilement exploiter par la suite. C'est dans cette optique-là que le contrat programme comprend des déclinaisons pour chaque département ministériel signataire. Des déclinaisons qui tiennent en compte la spécificité et les besoins de chaque ministère. Le but étant de gagner en efficacité. Quelle est la vision prônée par ce contrat programme ? Notre ambition est de développer le secteur du BTP pour mieux utiliser les investissements de notre pays. C'est un objectif national qui ne peut se concrétiser sans accorder une attention particulière aux opérateurs sur lesquels on s'appuie pour l'atteindre. Les opérateurs ne peuvent accompagner la dynamique enclenchée au niveau national que lorsqu'ils voient leurs problèmes résolus, leurs performances améliorées et bien sûr le regard que le gouvernement leur porte mieux valorisé. Bien que ce contrat programme vienne donner aux opérateurs une certaine assurance, certains acteurs restent plutôt réticents. Comment expliquez-vous cette attitude ? Dommage qu'il y ait des gens qui ne voient pas de bon œil ce contrat programme. Cette réticence peut être due à une mauvaise compréhension de ce contrat programme. Pourtant, la fédération depuis le début de ce projet, précisément depuis 2010, n'a pas cessé d'informer et de diffuser les informations y afférentes.