Si le stage en entreprise est une obligation et fait partie intégrante du contenu pédagogique, certains managers ne jouent guère le jeu. Trop pris par le quotidien, ils acceptent les stagiaires pour simplement les laisser assis à ne rien faire au mieux sinon à effectuer des photocopies au pire. Heureusement, les managers responsables se rappellent qu'eux aussi un jour sont passés par des périodes d'immersion en entreprise et que ces passages représentaient des opportunités certaines. Au Maroc, aucune loi ne régit le stage. La convention liant le stagiaire à l'entreprise à travers son école est une simple formalité administrative. En France, au contraire, l'acceptation de stage est un engagement et quand sa durée dépasse les trois mois, il est obligatoirement rémunéré selon des grilles précises selon le niveau d'études du stagiaire. Partant de là, les contextes diffèrent. Les stagiaires qui ont des missions précises et un cadre rémunérateur sont tenus par des objectifs de réalisation. Les autres ne savent pas dans quoi ils se sont engagés. Et l'aventure peut être bien amère. Car si le stage n'est pas régi par un dispositif légal au Maroc, le maître de stage est tenu de remplir la fiche d'évaluation de l'étudiant. Et c'est là où le bât blesse. Car si l'encadrant n'est lui-même pas à même d'accompagner un stagiaire, c'est clair que cette période d'immersion ne sera guère profitable pour lui. Cerise sur le gâteau, l'évaluation peut être une manière au maître de stage de se venger d'une forte personnalité ouverte au débat et à la critique et non à l'exécution tous azimuts. Tout compte fait, le stagiaire demeure à la merci de son encadrant et ce quel que soit le pays dans lequel il l'effectue. C'est le cas de la jeune Lamya, poursuivant ses études avec brio dans une des plus prestigieuses écoles en France. Major de promotion, elle goûte à la mauvaise immersion en entreprise dans son pays natal. Un stage de six mois dans une entreprise de droit marocain la fera vite déchanter et regretter de ne pas avoir choisi de rester sur place effectuer son stage. C'est le cas aussi de Salima qui est restée assise dans son coin pendant un mois dans une entreprise sans comprendre réellement les processus liés à celle-ci tout simplement parce que personne ne s'est soucié de son encadrement ! Cela dit, les cas heureux existent. C'est le cas de Sofia. Elle gardera un souvenir très agréable du stage qu'elle a effectué dans un journal de la place. Encadrée et ayant passé tous les services, son immersion, même très courte, a permis de lui donner une vision réelle du métier de journalisme. Elle qui était passionnée depuis son plus jeune âge par ce métier a fini par se décider dans ses choix d'orientation. Si le métier la fascine, ses notes brillantes la prédestinent à des classes prépa qui lui ouvriront les portes des classes d'ingénieur. Le fait d'écarter des études de journalisme n'a ôté en rien de la valeur du métier. Son immersion et l'analyse par son encadrant des différents points négatifs et positifs liés à ce métier ont permis de faciliter les choix de la jeune Sofia. Et cela elle n'aurait pas pu le faire sans l'aide de son encadrant et d'un certain recul après la fin du stage. Le cas le plus emblématique est celui de Narjisse qui en fin de parcours a décroché un stage dans une des banques de la place dans la capitale de l'Hexagone. Elle qui ne rêvait que d'effectuer son stage dans une entreprise française pour enrichir son CV s'est trouvée embauchée à la suite de son stage! Une belle aubaine pour la jeune diplômée dont le rêve s'est finalement réalisé. Elle a pu être recrutée dans la structure où elle a effectué son stage car justement elle a eu la chance d'être bien encadrée et valorisée dans ses missions. La relation entreprise-stagiaire doit, en effet, être inscrite dans un cadre win win et personne ne pourra le réfuter. En clair, le bon encadrement dans un stage est un gage de succès pour le candidat. Plus il peut permettre à celui-ci de décrocher une belle opportunité de travail. Et ça personne en poste en entreprise n'a le droit d'ôter cette chance à quiconque. C'est ce qui détermine les entreprises engagées dans la responsabilité sociale et celles qui ne le sont pas.