Le Maroc compte 12 centres ambulatoires d'addictologie La consommation des drogues prend des dimensions inquiétantes au Maroc. Le pays compte 800.000 usagers de drogue, soit 4,1% des Marocains âgés de 15 ans et plus. Parmi eux, 2,8% sont accros. C'est ce que signale le ministère de la santé dans un communiqué publié à l'occasion de la journée internationale contre l'abus et le trafic des drogues. Notons qu'il s'agit des chiffres de l'Observatoire national des drogues et des addictions (Onda) qui datent de 2014 et qui avaient été publiés dans un rapport en février 2015. Selon le ministère, la consommation de drogues et les dépendances concernent aujourd'hui des populations de plus en plus jeunes. Dans les villes du Nord, la prévalence de l'usage de l'héroïne et de la cocaïne est de 0.02% et 0.05% respectivement. Cet usage est associé à des risques d'expansion de l'épidémie du VIH, des hépatites virales (C et B) et de la tuberculose, à côté des conséquences sociales (marginalisation, discrimination, isolement) et légales (délinquance, violences, criminalité...). Côté infrastructures, le Maroc compte actuellement 15 centres (12 centres ambulatoires et 3 centres résidentiels universitaires), dédiés à la prise en charge des troubles addictifs. Ces centres sont disponibles dans les villes de Rabat, Casablanca, Tanger, Tétouan, Marrakech, Oujda, Agadir, Fès et Meknès. D'autres implantations sont prévues à partir de cette année sous forme de centres ambulatoires. Lors d'un séminaire organisé le mardi 26 juin à la Chambre des conseillers à l'occasion de la célébration de cette journée mondiale, le ministre de la santé, Anas Doukkali, a indiqué qu'à ce jour, 27.620 patients ont été accueillis dans les centres d'addictologie dont 6.690 profitent encore de leurs prestations. Pour leur part, les programmes de maintenance à la méthadone ont profité à 1.629 personnes, dont des détenus. Conformément aux recommandations de l'OMS et des Agences des Nations Unies dans le domaine (UNGASS 2016), le ministère de la santé a mis en place une stratégie globale et intégrée. Celle-ci s'est traduite par une offre de soins et services visant la prévention universelle chez les populations vulnérables, notamment les enfants, les adolescents et les jeunes, le traitement médical et psychothérapeutique, la réduction des risques liés à l'usage des drogues par voie injectable et la réinsertion psychosociale. Rappelons que l'étude de l'Observatoire national des drogues et des addictions avait révélé que sur les 800.000 consommateurs, 20.000 souffriraient d'addiction à l'héroïne, dont au moins les deux tiers seraient usagers par voie injectable. Quant à la cocaïne, 20.000 personnes en sont consommateurs.