La concurrence internationale impose une nouvelle gestion des ressources humaines dans le secteur du textile. Les opérateurs sont censés réhabiliter les talents capables de donner un nouveau souffle au produit marocain. Tout porte à croire que les industriels locaux du textile auront du mal à composer avec la concurrence internationale de plus en plus agressive. Comment alors contrer des nouveaux dragons notamment les pays asiatiques qui donnent aussi du fil à retordre aux pays européens ? Dans les quelques années à venir, la Chine et l'Inde seront les pays les plus sollicités par les donneurs d'ordre. Le premier pays bénéficiera de son entrée à l'Organisation Mondiale du Commerce. Quant au second, il tira profit du développement de ses échanges avec le reste de la planète. Les industriels européens se préparent déjà à cette nouvelle configuration du marché mondial du textile. Pour résister, ils ne perdent pas de temps. En ce moment même, ils cherchent à nouer des liens d'affaires avec les opérateurs chinois les plus en vogue en ce moment. Si dans l'avenir, l'Asie absorbera l'essentiel de la production mondiale, cela va se traduire au niveau des délais de livraison. L'enjeu pour l'industrie locale est de taille. Elle doit s'adapter à cette nouvelle donne mais de manière rapide. Or, il se trouve que les opérateurs nationaux mettent du temps pour franchir un nouveau cap. A en juger par les statistiques les plus récentes, le coût de la main-d'œuvre dans le secteur du textile marocain est beaucoup plus supérieur par rapport à celui des pays asiatiques tels que la Chine, la Corée, le Pakistan ou l'Indonésie. L'idée selon laquelle, il faut orienter la production vers le produit fini relève encore des discours et non pas des faits. Il faut dire que les conditions d'une telle ambition ne sont pas encore réunies. Cela dépend en grande partie de la volonté des industriels de concevoir une offre différenciée par rapport à celle de leurs concurrents. Une telle démarche passe aussi par l'investissement en ressources humaines, maillon faible de cette branche de cette activité. L'accord-cadre signé entre le gouvernement et l'Amith (Association marocaine des industries du textile et de l'habillement) prévoit le recrutement de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui est une bonne chose, encore faut-il que les opérateurs soient en mesure de détecter les branches d'avenir pour adapter leur recrutement. D'où la nécessité d'engager une politique volontariste en matière de ressources humaines. La politique industrielle ne suffit pas à elle seule pour sortir le secteur du marasme actuel. Pour rappel, l'industrie textile et de l'habillement, représente un tiers des exportations nationales et assure 40% de l'emploi dans le milieu industriel. Elle participe à hauteur de 14% dans l'investissement engagée par les structures industrielles. Des chiffres qui peuvent être tirés à la hausse à condition que les textiliens nationaux se donnent les conditions de leur mise à niveau.