Le secteur du textile est en train de se restructurer. Les opérateurs ont pris conscience que leur survie dépend de la modernisation de leur outil de travail et de l'offre qu'ils présentent. Radioscopie. Le secteur du textile qui emploie actuellement plus de 200.000 personnes est l'une des branches industrielles qui offre le plus d'opportunités actuellement. Pour preuve, le taux d'embauche des lauréats de l'Ecole Supérieure des Industries du Textile et de l'Habillement (ESITH) avoisine les 100%. C'est dire que cette industrie, désireuse de se mettre au diapason des évolutions pour faire face à une concurrence de plus en plus acharnée, entend développer ses outils de travail et donc a besoin de nouvelles compétences. Il est vrai que cette industrie a traversé dernièrement une période délicate qui s'est soldée par la fermeture de plusieurs unités et la perte de plusieurs emplois, il n'en reste pas moins qu'elle a poussé les opérateurs à prospecter de nouvelles pistes pour se frayer un chemin au niveau des marchés internationaux. Il y va de leur survie. Aujourd'hui, les industriels sont conscients qu'il est primordial de passer d'une industrie de main d'œuvre à une industrie de produits orientée vers la production de services. Les donneurs d'ordre ne jurent plus que par des offres intégrées et globales. Le Maroc ne mettra plus en avant la disponibilité d'une main d'œuvre peu coûteuse, mais la compétence des ressources humaines qui ont reçu des formations ad-hoc, disposant de profils polyvalents et pointus et promus à remplir des tâches valorisantes et à forte valeur ajoutée. « Il est évident que le métier est en train d'évoluer, et c'est normal que les formations en la matière évoluent aussi », explique Abbdelali Berrada, directeur général de l'Amith (Association Marocaine des Industries du Textile et de l'Habillement). Pour ce dernier, la branche est intéressée par « des profils de polyvalence apte à répondre l'exigence de l'heure ». C'est pour cela que l'implication des opérateurs se renforce de jours en jour notamment au niveau des instituts et écoles de formation. On les retrouve notamment au niveau du Conseil d'administration de l'ESITH ou encore dans celui du perfectionnement qui détermine les besoins en formation de la filière. Ce dernier conseil est d'ailleurs présidé par un industriel. Résultat : de nouvelles formations sont introduites continuellement, justement pour répondre aux attentes des industriels qui ont, pour le reste, compris que leur survie dépend de la modernisation de leur outil de travail. Cette année, pas moins de trois nouvelles formations ont été initiées par l'ESITH. Il s'agit de la spécialité modélisme industriel. Les lauréats de cette formation sont appelés à suivre l'évolution du produit de la création jusqu'à son industrialisation. Deux filières pour le cycle ingénieur ont également étaient introduites. Il s'agit de la logistique internationale. Le titulaire de cette formation est appelé à superviser les flux, l'approvisionnement et l'acheminement des produits fini. La seconde branche forme des « chefs produit ». Ce dernier est appelé, pour sa part, à suivre les tendances de la mode et les besoins du consommateur à travers la réalisation d'études de marché. Fini donc le temps de la sous-traitance et de la confection, place à la conception notamment à travers l'intégration de toute la chaîne textile-habillement. Ce changement stratégique a de toute évidence une incidence directe sur l'offre d'emploi au niveau de la toute la branche. Ceci est d'autant plus vrai que cette dernière s'est engagée, dans le cadre du contrat-programme signé avec le gouvernement, à créer 100.000 nouveaux emplois d'ici 2010. Cet objectif n'est pas utopique est-il indiqué auprès de l'Association Marocaine des Industries du Textile et de l'Habillement (AMITH). Il est réalisable et les opérateurs sont en train de s'organiser pour ce faire. A noter que des études de l'Amith ont conclu que les besoins en cadres dans ce secteur sont importants.