Les déclarations du porte-parole de l'ONU sur les incursions du polisario dans la zone tampon au Sahara font réagir le chef de gouvernement. Saâd Eddine El Othmani a affirmé que «le Maroc dispose de preuves sur les agissements des séparatistes dans la zone» ajoutant que «les données nécessaires seront transmises à l'ONU (Organisation des Nations Unies)». De son côté, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de cette organisation internationale, a affirmé que «la Mission onusienne (Minurso) rend compte de ce qu'elle observe. C'est une zone très vaste qu'ils doivent couvrir. Ils partent et rapportent ce qu'ils voient». S'exprimant lors de son point de presse quotidien, en réponse à une question sur les allégations de certains médias sur le sujet, il a fait savoir «qu'il ne s'agit pas de prendre parti. Il s'agit de rapporter ce que nous observons, comme le fera le secrétaire général dans son rapport au Conseil de sécurité». Par ailleurs, le secrétaire d'Etat par intérim, John J. Sullivan, a rencontré, mardi dernier, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita. Un communiqué des autorités américaines annonce que les deux parties «ont discuté des relations bilatérales profondes entre les Etats-Unis et le Maroc et des questions régionales, y compris des efforts pour parvenir à la paix régionale. Les Etats-Unis ont également exprimé leur attachement aux efforts déployés par les Nations Unies pour trouver une solution politique pacifique, durable et mutuellement acceptable au différend de longue date sur le Sahara». A noter que l'ambassadeur représentant permanent du Royaume du Maroc aux Nations Unies, Omar Hilale, avait transmis, dimanche dernier, une lettre au président du Conseil de sécurité, Gustavo Meza-Cuadra, dans laquelle il a mis en garde que le déplacement de toute structure civile, militaire, administrative ou de quelque nature que ce soit, du polisario, des camps de Tindouf en Algérie, vers l'Est du dispositif de sécurité au Sahara marocain, «constitue un casus belli». «Cet acte illégal des autres parties menace gravement le processus politique onusien que le secrétaire général de l'ONU et son envoyé personnel oeuvrent inlassablement à relancer. Avec leurs violations répétées, et maintenant élargies à plusieurs zones à l'Est du dispositif de sécurité au Sahara marocain, les autres parties condamnent sérieusement toute chance de relance du processus politique», avait-il souligné dans cette lettre.