Entretien. Hassan Moumen a démissionné de son poste d'entraîneur de l'Ittihad Tanger (IRT). Une démission qui vient s'ajouter aux multitudes de problèmes dont souffre le club du détroit. Aujourd'hui Le Maroc : Qu'est- ce qui a motivé votre décision ? Hassan Moumen : Ce n'est pas une décision prise à la légère. J'ai longuement réfléchi avant de mettre un terme à ma mission à la tête du staff technique de l'Ittihad Tanger. Ceci n'a surtout aucune relation avec les deux derniers résultats du club. Plusieurs raisons ont motivé cette décision. Je pourrais tout résumer en disant que c'est un geste de solidarité avec les joueurs tangérois, et une manière personnelle de dénoncer la façon avec laquelle le football est géré dans cette ville. Que voulez-vous dire ? D'aucuns n'ignorent les divergences de points de vue existant au sein du club entre le président du comité directeur, M. Bouhris, et le président de la section football de l'IRT, M. Khoumsi. Ces gens-là n'arrivent pas à comprendre que la divergence d'opinion ne peut qu'être une bonne chose. On se doit de respecter l'opinion d'autrui. Comment voulez-vous construire une équipe moderne et assurer sa bonne marche en championnat de première division alors que le club n'est pas bien géré ? Mais il faut dire que ma décision a été surtout prise en solidarité avec les joueurs. Un entraîneur peut supporter de subir les conséquences du manque de moyens financiers, mais pas un joueur de football. Vous faites allusion aux différents mouvements de protestation qu'ont entrepris les joueurs? Leur mouvement de protestation, qui a duré une vingtaine de jours est tout à fait justifié. Dans ce genre de situation, il faut être franc et dire les choses telles qu'elles sont. Les joueurs de l'Ittihad Tanger endurent un calvaire depuis le début de la saison. Imaginez qu'ils n'ont pas touché leurs indemnités depuis pendant plus de deux, voire trois mois ? Plusieurs d'entre eux, pères de famille, ont passé presque la moitié du mois de Ramadan sans un sou. C'est une situation tout à fait inimaginable alors qu'on prépare le projet de professionnalisme du football national. Comment s'est terminé ce mouvement de protestation ? Juste avant la fête de l'Aïd Al Fitr, une réunion a eu lieu entre le comité directeur du club et le comité de la section football. Il s'en est suivi l'attribution de quelque 50 millions de centimes pour débloquer la situation. Les joueurs ont touché les salaires des mois de septembre et d'octobre. Mais depuis, on vit la même situation. Qui vous a remplacé à la tête du staff technique de l'IRT ? Je ne sais pas. Plusieurs personnes peuvent assurer l'intérim en attendant que le comité trouve un remplaçant. Il y a ,biensûr, mon adjoint, le préparateur physique, bref, tout le staff technique. Qu'envisagez-vous de faire à présent ? Si c'est pour revivre les mêmes problèmes qui vous empêchent de faire votre travail, je préfère rester chez moi, prendre soin de mes enfants. Mon passage à l'IRT n'est qu'un épisode de ma carrière d'entraîneur. J'ai débuté à l'IZK dans les années 90 avant de prendre en main plusieurs équipes nationales, telles Wydad Tiflet, Sporting Salé et d'autres. J'ai également entraîné les équipes nationales des minimes en 1994 et juniors en 1998 et 2000.