Les affinités historiques entre le Royaume et le Sénégal sont minutieusement documentées par l'auteur marocain, Sidi Mohamed Farssi, dans son nouveau livre. Dans cette publication, récemment éditée par la Maison Broc-Jacquart et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), l'écrivain remonte à une ère indéniablement méconnue. «Vu la percée du Maroc en Afrique, je voulais revenir aux relations séculaires entre les deux pays», précise M. Farssi. Il rappelle que le Royaume et le Sénégal ont déjà célébré 1.000 ans de relations en 1996. «C'est un modèle très important de coopération Sud-Sud. Les relations maroco-sénégalaises sont un exemple de solidarité qui n'a pas d'égal. C'est pourquoi j'ai tenu à écrire ce livre», estime-t-il. En relatant les faits historiques ayant marqué ces années, l'auteur raconte également des événements auxquels il a assisté. «C'est le cas de l'intégration de la diaspora marocaine au Sénégal qui n'a pas d'équivalent en Afrique et ailleurs», illustre-t-il. Cette coopération a, selon les dires de l'auteur qui évoque également le développement sur le plan économique, commencé avec Feu SM Mohammed V qui a remercié, lors d'une escale à Dakar après son exil, les marabouts sénégalais qui l'ont soutenu. En détail, la première coopération date, d'après l'auteur, de 1960, marquée par la présence de l'ambassadeur du Maroc à Dakar, Feu Kacem Zahiri. «A partir de cette date, Feu Hassan II a consolidé les relations», ajoute M. Farssi. Selon ses dires, ces relations se sont basées sur le cultuel avec le défunt Roi en construisant une mosquée en 1964 dans la capitale sénégalaise. Cette coopération s'est également étalée à l'échange d'étudiants en vertu d'accords signés. «Le commerce a commencé à paraître un peu avec cet accord qui a également régi la pêche des Sénégalais au Maroc», enchaîne l'écrivain. L'arrivée de SM le Roi Mohammed VI a, comme le rappelle l'auteur, développé les accords sur tous les plans. Ces traités se chiffrant à une centaine. Mais ce n'est pas tout, M. Farssi évoque également la création en 1952 au Sénégal de la première usine de textile par l'industriel Mohamed Mekouar et visitée deux ans après par Feu SM Mohammed V. Cet industriel a, de plus, été nommé, comme le précise l'auteur, ambassadeur du Maroc au Sénégal en 1987 par Feu SM Hassan II. Cela étant, l'auteur ne se contente pas seulement de raconter les faits marquants mais il rate aussi les problèmes que les Marocains ont rencontrés au Sénégal. C'est le cas du Groupe Chaâbi qui a eu des difficultés. Par l'occasion, M. Farssi se félicite de la création du groupe d'impulsion économique maroco-sénégalais. Il rappelle également que 2.000 rencontres B to B se sont tenues entre les industriels des deux pays. L'auteur précise, de plus, que le Maroc a été la première destination d'Abdou Diof et de Léopold Sédar Senghor en tant que président dont le mandat a également été marqué par la participation de la communauté sénégalaise à la Marche Verte. En 2010, le président Abdoulaye Wade a, comme le rappelle l'auteur, soutenu le Maroc pour l'organisation de la Coupe du monde. En outre, l'intérêt aux ouléma africains s'est manifesté dès l'ère de Feu SM Mohammed V. Pour sa part, Feu SM Hassan II a créé l'alliance des ouléma sénégalo-marocains en 1985 à Dakar. A son tour, SM Mohammed VI a créé la Fondation Mohammed VI des ouléma africains à Fès, la Fondation alaouite pour le développement humain durable ainsi qu'une clinique à Dakar. «Mais le vrai socle de ces relations, c'est également la tidjania», enchaîne M. Farssi. L'auteur rappelle, dans ce sens, l'organisation de la zyara (visite) annuelle des adeptes au Sénégal en précisant que les tidjanes se chiffrent à 300 millions dans le monde. Si l'écrivain choisit de raconter actuellement de tels faits, c'est parce que, comme il le dit : «Quand j'étais étudiant, je ne m'intéressais pas à la coopération». Il justifie également cette publication par le retour du Maroc à l'Union africaine et les visites du Souverain au Sénégal. «J'ai essayé d'immortaliser ces relations», poursuit-il. L'auteur indique également que c'est «la première fois» qu'il publie un livre en lettres après ceux en sciences. Vivement d'autres.