Les rebelles accusent la France d'outrepasser son mandat de médiateur. Tentatives d'imposer un cessez-le-feu. Les forces gouvernementales ivoiriennes se préparaient hier à repartir au front de Duékou après que les légionnaires français eurent stoppé l'avance d'un convoi de rebelles. Une source rebelle a affirmé que des hélicoptères des forces gouvernementales ivoiriennes avaient bombardé dimanche déjà des villages de la région. Les habitants ont commencé à fuire massivement. Des femmes portant sur leur tête de grosses valises remplies à craquer et des enfants chargés de sacs en plastique empruntaient les uns derrière les autres la route longeant la ville par l'Est. D'autres, assis sur le bord de la route, leurs biens portés autour d'eux, attendaient l'un des rares minibus qui circulent encore. Des représentants de différentes factions rebelles devaient se réunir hier à Bouaké, le principal bastion des mutins dans le centre du pays pour discuter de la formation d'un front uni et de la réponse à donner aux forces françaises accusées de soutenir le gouvernement en place. De leur côté, les responsables de la défense de plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest devaient discuter du ploiement d'une force de paix de 1.500 hommes en Côte d'Ivoire. En attendant, les rebelles sont furieux de l'attitude de la France qu'ils accusent d'ingérences dans leurs affaires après que des blindés français eurent le week-end tiré sur un convoi de mutins et stoppé sa progression. Des soldats français ont détruit samedi trois véhicules des rebelles du Mouvement populaire ivoirien du Grand ouest (MPIGO) qui tiraient sur leurs positions et tentaient de progresser vers Duékou, carrefour stratégique vers Daloa, capitale de la boucle du cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial, selon le porte-parole des forces françaises dans ce pays. Le MPIGO, présent au Nord de la Côte d'Ivoire estime que les troupes françaises ont outrepassé leur mandat en tirant sur ses soldats, les qualifiant de forces conquérantes et d'occupation».