Des mesures sans délai s'imposent afin de protéger les femmes, surtout en Afrique, des effets combinés de la violence et du sida. Le message émane d'Amnesty International. Les gouvernements d'Afrique australe se sont engagés certes à éradiquer «toutes les formes de discrimination et toutes les formes de violence touchant les femmes et les jeunes filles», dans le but de réduire leur vulnérabilité face au virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Cependant, il est indéniable que les femmes et les jeunes filles de cette région continuent de subir une discrimination généralisée au niveau économique, social et juridique. Une discrimination qui s'accompagne d'un grand nombre d'actes de violence, notamment de sévices sexuels, a affirmé l'organisation mondiale de défense des droits humains. Dans un communique publié mardi à Londres, Amnesty International (AI) déclare: «Il faut prendre des mesures sans délai afin de protéger les femmes d'Afrique australe des effets combinés de la violence et du sida». Selon l'ONUSIDA, les femmes et les jeunes filles constituent la majorité des personnes séropositives ou malades du sida en Afrique australe. Compte tenu des taux d'infection allant de 13 à 38 PC de la population adulte, il est impérieux que les gouvernements des pays concernés tiennent leurs engagements, contractés lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies sur la crise planétaire liée au sida il y a dix-huit mois. Par ailleurs, conformément au droit international relatif aux droits humains et au droit international humanitaire, les Etats sont tenus d'empêcher les violences envers les femmes et d'accorder réparation aux victimes. Ces obligations sont indépendantes du fait que ces atteintes soient commises par des particuliers ou des représentants de l'Etat. Au cours d'un atelier organisé, en août dernier par Amnesty International, des militants de la société civile et des professionnels de la santé venus de huit pays d'Afrique australe ont identifié un certain nombre de graves problèmes qui empêchent les victimes de viols de faire appel à la justice et de recevoir les soins médicaux appropriés. Parmi ces obstacles, il y a lieu de citer les attitudes discriminatoires, certaines lois et pratiques, les normes déficientes en matière d'enquête policière, de soins médicaux et d'examen médico-légal des victimes. Certains pays, comme l'Afrique du Sud, le Botswana et la Namibie, ont entrepris des réformes en matière de législation et de justice pénale, ainsi qu'une révision de la formation dispensée aux policiers. Ces réformes permettront, au fil du temps, de faire progresser le droit des femmes à un recours effectif dans les affaires de viols, d'atteintes sexuelles et de violence conjugale. Au Maroc, L'enquête statistique menée par le ministère de la Justice au début de l'année avec l'appui du FNUAP (Fonds des Nations-unies pour la population), atteste de la ferme volonté de notre pays pour mettre fin à toutes les formes de violence commises contre les femmes. A cela s'ajoute le travail colossal réalisé dans ce sens par les organisations féminines marocaines. Les résultats de l'enquête-pilote du ministère de la Justice, ont été rendus publics afin d'améliorer davantage l'activité de tous les intervenants en faveur de l'éradication de la violence contre la femme.