Un mix énergétique de 34% à ce jour et une capacité additionnelle de plus de 2.800 mégawatts La transition énergétique du Maroc se développe à pas sûrs. Les objectifs fixés par la stratégie nationale des énergies renouvelables à l'horizon 2020 peuvent être dépassés. C'est ce qu'a assuré Mustapha Bakkoury, président du directoire de l'Agence marocaine pour l'énergie durable (Masen). A presque deux années de cette date butoir, le Maroc atteint à ce jour un mix énergétique d'origine renouvelable de 34% alors que l'objectif à terme est de 42%. Un ratio qui devrait grimper jusqu'à 52% à l'horizon 2030. De même, le Maroc frôle la capacité totale additionnelle à l'horizon 2020 et qui est identifiée à 3.000 mégawatts. Les chiffres arrêtés à ce jour portent sur l'exploitation de 2.836 mégawatts répartis sur trois ressources prioritaires, à savoir le solaire (180 mégawatts), l'éolien (887 mégawatts) et l'hydraulique (1.769 mégawatts). Une montée en puissance des énergies renouvelables est attendue pour l'année 2018, notamment pour le solaire et l'éolien. Ces ressources devraient atteindre des capacités respectives de 827 et 1.207 mégawatts au moment où une légère amélioration est attendue en hydraulique qui grimperait à 1.780 mégawatts au titre de cette année. 2018 connaîtra par ailleurs l'arrivée de nouveaux projets sur le marché dont Noor Tafilalet, initié par l'ONEE, portant sur une capacité de 120 mégawatts. De même, les premières centrales de Laâyoune et Boujdour sont arrivées à maturité. Le plus consistant de tous les projets prévus est celui de Noor PV-II portant sur un minimum de 800 mégawatts. Ce projet qui comprendra l'extension de Noor Laâyoune et Noor Boujdour ainsi qu'une série de quatre autres sites dans différentes régions du Maroc devrait être fin prêt d'ici 2020. Le travail de qualification est en cours pour fixer les premiers sites. Masen ambitionne, par ailleurs, de développer au moins un site par région. Au niveau de l'éolien, les projets de Midelt et Taza seront lancés au cours de cette année, tandis que El Koudya El Bayda et Boujdour sont prévus pour 2019. Sur le solaire, le process de Nour Midelt approche à sa fin. Masen est en phase finale d'évaluation des offres techniques. Les offres financières devraient être lancées vers le mois d'avril. Si Masen va crescendo dans la réalisation de sa feuille de route, l'impact socio-économique de ce chantier d'envergure s'est fait rapidement sentir. C'est du moins ce que constate le président du directoire de Masen qui observe dans ce sens «un changement du moral des territoires». La mise en place de ces sites qui dans un futur proche seront déclinés dans l'ensemble des régions du Maroc a apporté une assurance à la population locale qui voit en cette dynamique un avenir prometteur pour eux et leur région. L'impact est indéniable en termes d'employabilité. Les projets renouvelables reposent sur deux principales caractéristiques, à savoir la construction et l'exploitation. Entre ces deux phases intervient également l'aspect industriel. Masen évalue à cet effet le ratio d'emploi par étape. Il faut compter à peu près un emploi par mégawatt dans la phase d'exploitation. En phase de construction, il ressort que pour chaque 1.000 emplois créés en exploitation il a fallu en créer 10.000 en construction. Compte tenu de l'importance de cette phase, Masen ambitionne d'optimiser la partie construction permettant ainsi pour un grand nombre de travailleurs d'améliorer leur connaissance dans le domaine. L'objectif étant d'initier les développeurs à apporter plus de qualification à ces employés et les doter d'outils leur permettant de travailler sur d'autres sites dans le futur.