Le procureur de la république près le tribunal correctionnel de Paris a requis, mardi, une peine de quatre ans d'emprisonnement contre Jawad Bendaoud, le « logeur » des auteurs des attentats du 13 novembre 2015 dans la capitale française qui avaient fait 130 morts. Alors que la peine encourue est de six ans de prison, le procureur a fait valoir dans son réquisitoire qu'il n'y avait « pas assez d'éléments » pour affirmer que l'intéressé était bien au fait des desseins nourris par les deux terroristes qu'il hébergeait, en l'occurrence Abdelhamid Abaaoud, chef opérationnel présumé des attaques, et un autre « jihadiste », Chakib Akrouh. Le procureur a demandé la même peine, assortie du maintien en détention, pour le co-prévenu Mohamed Soumah, qui avait joué le rôle d'intermédiaire. Les deux prévenus, délinquants multirécidivistes, sont jugés depuis le 24 janvier pour « recel de malfaiteurs terroristes ». Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh ont été tués le 18 novembre 2015 lors de l'intervention des forces de l'ordre dans l'appartement où ils avaient trouvé refuge. « Ni Mohamed Soumah ni Jawad Bendaoud ne pouvaient ignorer qu'ils apportaient leur aide à des criminels en fuite », a soutenu le procureur. Mais « il n'y a pas suffisamment d'éléments pour pouvoir affirmer qu'ils connaissaient et savaient que ces deux fuyards avaient participé aux attentats », a-t-il ajouté. Interpellé dans la rue au matin du 18 novembre 2015 au moment de l'assaut policier contre le logement, Jawad Bendaoud n'a eu de cesse de clamer son innocence. Au fil de l'instruction, certaines charges, laissant à penser qu'il aurait pu avoir connaissance en amont des attentats du 13 novembre, sont tombées: un coup de téléphone qu'il avait reçu de Belgique dix jours avant les tueries s'était notamment révélé sans rapport avec l'enquête. Par ailleurs, le procureur a fait montre de sévérité dans son réquisitoire contre un troisième prévenu, Youssef Aït Boulahcen, qui comparait libre. Il est jugé pour « non dénonciation de crime terro