Une délégation, comprenant les ambassadeurs de huit pays UE, est depuis hier en visite à Oujda. Objectif : trouver le moyen de relancer l'économie de la région. Les ambassadeurs de huit pays de l'UE sont au chevet d'une région meurtrie par plusieurs années d'atonie économique. Ces deniers ont participé hier, 16 décembre, à une rencontre organisée par la wilaya de l'Oriental en collaboration avec le Centre Régional d'Investissement (CRI) à Oujda. Cette réunion s'est tenue sous la houlette de l'Ambassade grecque dont le pays assure actuellement la présidence de l'UE. Objectif : discuter des moyens à même de doper l'activité économique de la région. Lors de cette réunion qui a été animée notamment par les opérateurs économiques de la région et les représentants des différentes administrations, une liste de projets, pouvant faire l'objet de partenariats bilatéraux ou multilatéraux, a été présentée. Les projets en question, dont le nombre s'élève à 98, concernent des secteurs aussi diversifiés que les infrastructures, la santé, l'environnement, l'habitat et la mise à niveau agricole et industrielle. L'enveloppe globale prévue pour leur réalisation, est de l'ordre d'un milliard et demi de dirhams. Les projets proposés “s'inscrivent dans le cadre d'une vision stratégique de développement de l'Oriental et concernent la mise à niveau des tissus productifs de la région et son ouverture sur l'économie internationale”, souligne M. Chourak Farid, directeur du Centre Régional d'Investissement d'Oujda. Le développement des différents secteurs économiques et sociaux n'est pas en reste des objectifs visés. L'ordre du jour de la visite des huit ambassadeurs UE comprenait également la visite des projets déjà initiés ou ceux qui sont en cours d'élaboration. Par ailleurs, tout un programme d'appui aux ONG a été mis sur les rails pour booster l'activité au niveau de cette région qui tarde à retrouver ses repères. Le mots d'ordre a été lâché par la nomination d'un nouveau wali, Ahmed Himdi, un ingénieur en ponts et chaussées, pour la région dont la teneur de la mission ne trompe pas : recherche des solutions adaptées aux problèmes de la région, la promotion du développement économique, et l'encouragement de l'investissement. La tenue de la réunion d'hier s'inscrit dans cette perspective. D'habitude les régions frontières possèdent une dimension spéciale. Elles sont une sorte de carrefour, un lieu d'échange et, quand les circonstances politiques et économiques le permettent, elles constituent une formidable zone d'échange et de rencontre. Ce qui est loin d'être le cas pour la région de l'Oriental dont l'économie et le tissu social ont pâti de la politique et des prises de positions intempestives. Depuis la fermeture des frontières avec l'Algérie, rien ne va plus. La région peine économiquement alors qu'elle recèle d'importantes potentialités. À titre indicatif, il est nécessaire de souligner que la superficie agricole de l'Oriental avoisine 677000 ha, représentant près 7 % de l'ensemble de la superficie agricole nationale. Par ailleurs, la région est considérée parmi les zones minières, hors phosphates, les plus importantes au Maroc. On y trouve les minerais de fer, de zinc de plomb, d'argile smectique, de charbon, etc… Le secteur industriel de l'oriental contribue au dynamisme de l'économie marocaine et au développement de la région par la participation à l'emploi, à l'investissement et aux exportations. Le nombre d'établissements industriels inventoriés en 1996 est estimé à 286 sur un total de 6282 au niveau national, soit moins de 5 %. Ils sont répartis essentiellement sur la province de Nador (43,7% ) et la préfecture d'Oujda-Angad (37,8 %). La production destinée à l'exportation ne représente, quant à elle, que 3 % des exportations nationales de ce secteur. Les projets initiés peuvent constituer une bouffée d'air dans ce sens et changer une situation qui n'a que trop durer. • Abdelaziz Meftah