Le système universitaire, qui a privilégié la demande sociale pendant quarante années, doit s'ouvrir sur le monde économique pour connaître ses besoins et lui fournir les compétences nécessaires. «L'Université dans son environnement pour un partenariat renouvelé » est le thème d'un colloque international organisé, les 13 et 14 décembre à l'Ecole Mohammedia d'Ingénieurs, par l'Université Mohammed V-Agdal. Lors de cette manifestation de deux jours, les interventions se sont focalisées sur des thèmes ayant trait aux modes de coopération entre l'Université et son environnement socio-économique et à la nouvelle université comme locomotive d'innovation et d'apprentissage technologique et organisationnel. Intervenant à la séance de l'ouverture de ce colloque, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Khalid Alioua, a souligné que les universités doivent participer à l'élaboration d'une offre de formation et de recherche en cohérence avec leur environnement socio-économique afin de permettre aux étudiants de s'y intégrer. Et d'indiquer que le système économique étant en perpétuel évolution, il est normal, juge-t-il, que le système de formation s'adapte à cette évolution. Dans ce cadre, le ministre a présenté une nouvelle conception de l'autonomie de l'université qui ne doit pas être conçue uniquement sous l'angle de la gestion administrative et financière. Cette autonomie, a-t-il expliqué, doit aussi concerner les projets universitaires et inciter à la compétition entre les universités qui doivent se lancer dans la création et l'innovation, en précisant que chaque université doit avoir la liberté d'adapter son fonctionnement et le contenu pédagogique aux besoins qu'elle aura étudiés en fonction de son environnement régional, national et international. De son côté, le président de l'université Mohammed V-Agdal, M. Hafid Boutaleb Joutei, a indiqué que les taux de croissance économique sont largement déterminés par les capacités et la compétitivité des citoyens, en particulier le nombre de diplômés de l'enseignement supérieur et le degré de leur interaction avec l'environnement. Toute réforme économique, a-t-il estimé, doit se baser sur une réforme du système de la formation supérieure. Et de souligner l'impératif d'adapter, régulièrement, la conception, le contenu et le mode d'enseignement des programmes aux besoins de la société et de son développement et de tenir compte des innovations et des évolutions de chaque discipline afin de créer des relations, en termes de gouvernance, entre l'université et le monde du travail. Pour sa part, le président du conseil de la région de Rabat, Abdelkébir Berkia, a souligné que ce colloque traduit clairement la volonté de l'université de mettre en évidence son rôle-levier dans les domaines culturel, social, politique et économique. Et d'indiquer que cette action s'inscrit dans le cadre de la réforme en cours de l'Université et de l'enseignement en général. Dans le même sens, le ministre d'Etat de la Région Bruxelles-Capitale, François Xavier De Donenea, a estimé que l'université est un facteur stratégique du développement régional, notamment à travers la formation de futures élites de la région, particulièrement dans le domaine scientifique nécessaire au développement de beaucoup de secteurs industriels. Et d'ajouter que l'importance de l'université réside aussi dans le fait qu'elle peut aider les autorités régionales, locales et nationales dans la prise de décision.