Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a affirmé lundi que le Parti populaire a sorti de leur contexte les déclarations de SM le Roi Mohammed VI sur l'ex-président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, estimant que les propos du Souverain étaient "très corrects quant à leur ton". Trinidad Jimenez, responsable de la politique internationale du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a assuré que les déclarations de SM le Roi Mohammed VI au journal espagnol “El Pais” n'avaient "rien d'offensant" envers l'ex-président du gouvernement espagnol de droite et étaient "très correctes quant à leur ton", le Souverain ayant évoqué des moments "spécialement durs" dans les relations bilatérales. La responsable du PSOE critiquait ainsi les réactions de certains responsables du PP, suite à l'interview de SM le Roi Mohammed VI accordée au journal “El Pais”, dans laquelle le Souverain avait affirmé qu'il "ne garde pas un souvenir agréable" de l'ex-président du gouvernement espagnol José Maria Aznar. La dirigeante socialiste a, en outre, affirmé qu'il ne fallait pas «sortir de son contexte une expression déterminée relative à un fait concret, survenu à un moment donné des relations bilatérales (entre le Maroc et l'Espagne)". Lors d'une rencontre organisée par le Forum “Nouvelle Economie” et l'agence Europa Press, Mme Jimenez a souligné que le PP devrait contribuer à obtenir une meilleure défense des intérêts espagnols à l'étranger au lieu de s'occuper tout le temps de questions qui relèvent de l'anecdote. Pour mémoire, le Souvearin avait déclaré, concernant M. Aznar : "(…) J'ai eu l'occasion de le rencontrer avant le conflit qui nous a séparé de l'Espagne. Je dois reconnaître que nous avions alors des rapports suffisamment corrects. Ce qui s'est passé après a beaucoup assombri ces rapports. Je suis resté profondément déçu par le manque de confiance à l'égard du Maroc". La réaction de Trinidad Jimenez n'est pas la seule du genre en Esapgne, puisque d'autres voix, et non des moindres, viennent s'ajouter à la sienne –et celle de son parti- pour abonder dans le même sens. C'est ainsi que le célèbre journaliste de la télévision espagnole TVE, Diego Carcedo, a souligné que SM le Roi Mohammed VI avait le droit de dire que les relations entre le Maroc et l'Espagne n'étaient pas bonnes sous le gouvernement Aznar et de culpabiliser celui qu'il considère responsable de la tension entre les deux pays, en l'occurrence l'ex-président du gouvernement espagnol. "Il est paradoxal que nous demandions et même que nous exigions que le Maroc s'ouvre à la démocratie pour poser par la suite des obstacles à la liberté d'expression du Roi en personne" , écrit ce vétéran de la Télévision espagnole, dans un article publié par le journal "El comercio digital", sous le titre "Le Maroc et Aznar". Pour ce journaliste, qui avait réalisé en 1989 une interview avec Feu SM Hassan II pour le compte de la TVE, il est certain que les relations entre le Maroc et l'Espagne "n'étaient pas bonnes sous le gouvernement Aznar" et que les deux pays étaient même "au bord de la guerre" . "De mon point de vue, Mohammed VI a le droit de le dire et de culpabiliser ainsi celui qu'il considère qu'il n'avait pas raison, quel que soit notre point de vue" , a écrit M. Carcedo qui estime que "le Roi du Maroc a tout le droit d'exprimer ses opinions". M. Carcedo a relevé, non sans ironie, que l'Administration américaine a critiqué plusieurs décisions de l'actuel gouvernement socialiste espagnol, sans qu'aucun dirigeant du PP ne se soit plaint auprès de l'ambassade des Etats-Unis à Madrid. Le journaliste espagnol rappelle l'interview que lui avait accordée Feu SM Hassan II en 1989, à la veille d'une visite que le défunt Souverain avait effectuée en Espagne, une interview dont des passages sur une entente avec le général Franco avaient provoqué des réactions de la part des anti-franquistes. Durant les jours qui ont suivi cette interview, "plusieurs ont critiqué cette sortie tonitruante, comme l'ont qualifiée d'aucuns, m'ayant même pris à partie pour n'avoir pas fait prévaloir l'argumentaire démocratique, oubliant que je n'étais pas assis devant le Roi pour débattre, sinon pour poser des questions", a-t-il rappelé.