Le président de l'Afrique du Sud a insisté sur l'importance d'avoir des relations avec le Royaume Le Maroc et l'Afrique du Sud s'apprêtent à tourner la page de plusieurs années de différend. Paroles de chefs d'Etat. En effet, la rencontre entre Sa Majesté Mohammed VI et le président de l'Afrique du Sud semble donner un nouvel élan aux relations bilatérales. Le Souverain avait reçu, mercredi dernier à Abidjan, le président de la République d'Afrique du Sud, Jacob Zuma, en marge de la participation du Souverain aux travaux du 5ème Sommet Union africaine-Union européenne. Les deux chefs d'Etat ont convenu de travailler ensemble, main dans la main, pour se projeter dans un avenir prometteur, d'autant plus que le Maroc et l'Afrique du Sud constituent deux pôles importants de stabilité politique et de développement économique, respectivement à l'extrême nord et l'extrême sud du continent. Cette audience s'est déroulée en présence, du côté marocain, du conseiller de SM le Roi, Fouad Ali El Himma, du ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, et du côté sud-africain, de la ministre des relations internationales et de la coopération, Maite Nkoana-Mashabane, de l'ambassadeur de l'Afrique du Sud auprès de l'Union africaine, Ndumiso Ntshinga, et du conseiller du président sud-africain, Michael Hulley. Cette première rencontre a probablement déjà porté ses premiers fuits puisque SM le Roi et le président Zuma ont décidé que de relever la représentation diplomatique par la désignation d'ambassadeurs de haut niveau à Rabat comme à Pretoria. Les responsables sud-africains sont conscients de l'importance de la reprise des contacts diplomatiques à haut niveau. Dans ce sens, le président sud-africain a souligné l'importance de renforcer les relations avec le Maroc. M. Zuma a ainsi rappelé le précieux soutien à la lutte du peuple sud-africain contre le régime de l'apartheid. «Le Maroc est un pays africain avec lequel nous avons besoin d'avoir des relations», a dit M. Zuma dans une interview relayée dimanche par le quotidien sud-africain News24. Il a ajouté que le Maroc devra désigner un ambassadeur à Pretoria comme premier signe de la volonté des deux pays de relever le niveau de leurs représentations diplomatiques dans les capitales des deux pays. «Nous n'avons jamais eu de problème avec le Maroc», a poursuivi le président sud-africain rappelant que le Maroc a été l'un des pays où l'ancien président Nelson Mandela s'était rendu pour chercher une expérience militaire au début des années 1960 et pour former les militants d'Umkhonto weSizwe (NDLR: l'aile armée du parti de l'African National Congress (ANC). «Ils (les Marocains) nous ont beaucoup aidés», a t-il souligné. «C'est pour ces raisons que Mandela a senti, après sa remise en liberté (en 1990), qu'il était nécessaire de se rendre au Maroc pour remercier les Marocains», a conclu le président Zuma. Il faut dire que la reprise des contacts entre les deux pays a été très suivie et commentée à l'échelle internationale, notamment par les médias. Dans ce sens, la célèbre chaîne de télévision allemande Deutsche Welle a expliqué que les relations entre le Maroc et l'Afrique du Sud sont appelées à connaître un nouvel élan dans le cadre de la nouvelle politique africaine adoptée par le Royaume ces dernières années. La voix de l'Allemagne a fait savoir dans un article publié sur son portail sous le titre «Maroc : une percée tranquille dans la forteresse sud-africaine» que l'Afrique du Sud, en tant que grande puissance régionale, a aussi pris conscience du rôle prépondérant que le Royaume du Maroc joue au sein de l'Union africaine (UA). Pour la même source, les legs culturels et les fondements qui étaient à la base des liens entre le Maroc et l'Afrique du Sud devraient permettre d'aller de l'avant dans les relations entre les deux pays, rappelant que «l'Afrique du Sud est historiquement redevable au Maroc, l'un des rares pays qui ont soutenu le Congrès national africain (ANC) et les mouvements de libération lors de la période de l'apartheid, ce qui explique d'ailleurs les bonnes relations que les deux pays entretenaient durant la période du leader africain Nelson Mandela».