Conférence au Club Afrique Développement d'Attijariwafa bank Apporter une réponse financière à la hauteur des enjeux qui attendent l'Afrique, tel a été le principal objectif de la conférence organisée par le Club Afrique Développement au siège d'Attijariwafa bank jeudi 26 octobre. Le continent africain a besoin de plus de 200 milliards de dollars par an de financement. Or pour le seul secteur des infrastructures le continent n'arrive à mobiliser que la moitié du besoin annuel de financement estimé à près de 100 milliards de dollars, assure Youssef Rouissi, directeur général adjoint à Attijariwafa bank en charge de la banque de financement et d'investissement. Bien que les flux financiers extérieurs vers l'Afrique soient en progression constante, évoluant de 100 milliards de dollars en 2000 à près de 200 milliards de dollars aujourd'hui, ils s'avèrent encore insuffisants, selon M. Rouissi. Et pour cause, l'Afrique aura également besoin d'augmenter son autonomie financière et d'assurer une meilleure mobilisation de son épargne intérieure aussi bien à travers les canaux bancaires que ceux des marchés des capitaux en complémentarité avec les sources de financement internationales. Toujours selon le DGA, le continent est confronté à trois défis majeurs. D'abord le défi énergétique dans la mesure où l'Afrique importe 60% de son énergie. Dans les 25 prochaines années, 950 millions de personnes supplémentaires auront besoin d'accéder au réseau électrique et 46 milliards de dollars devront être investis annuellement afin de combler ce gap. Ensuite le défi alimentaire : une transformation de l'agriculture africaine avec une stratégie d'industrialisation volontariste d'accroître les rendements agricoles en vue d'atteindre l'autosuffisance alimentaire, de mieux valoriser les produits exportés et enfin de revitaliser les zones rurales en intégrant davantage l'amont agricole dans les stratégies de développement sont nécessaires. Le troisième défi concerne l'urbanisation, les villes africaines devront s'adapter aux flux massifs de population et réaliser des investissements conséquents pour se doter de moyens de transport efficaces, et de services efficients tout en respectant les impératifs du développement durable et de la maîtrise de l'énergie. Pour sa part, Lamia Merzouki, DGA de Casablanca Finance City, il faut aller vers une plus grande intégration financière. Le système financier africain est d'abord un système bancaire, il se caractérise par la croissance des crédits bancaires qui augmentent plus rapidement que la croissance africaine. L'Afrique connaît également la montée en puissance des groupes bancaires panafricains et le développement du mobile banking. De plus, les marchés des capitaux restent limités puisqu'ils ne contribuent qu'à hauteur de 5% au financement des entreprises contre 95% pour le secteur bancaire. De son côté, Koffi Klousseh, directeur du développement de projets du Fonds Africa 50, a expliqué qu'il faut créer un climat des affaires qui soit porteur et aller vers une intégration régionale, soit la coopération Sud-Sud. Pour lui, renforcer les partenariats locaux peut servir de pont entre les marchés locaux et les investisseurs internationaux. Il a également mis en avant la nécessité d'accélérer le développement de partenariats public-privé (PPP) afin d'attirer plus d'investissements.