Le chef de gouvernement met fin aux rumeurs à propos de sa démission. «Je n'ai pas dit que j'étais prêt à déposer ma démission». A l'issue du discours royal lors de l'ouverture de l'année législative nous avons assisté à de nombreuses réactions de la part de différents intervenants. Mais Saâd Eddine El Othmani se veut rassurant. «La question de remaniement ministériel ne se pose pas pour l'heure. Il n' y a pas de réflexion dans ce sens», précise, mardi à Rabat, le chef de gouvernement lors de son passage au forum de la MAP. M. El Othmani estime cependant que le débat autour de ce remaniement est lancé après l'appel de SM le Roi à la création du ministère délégué en charge des affaires africaines dont la conception est prévue dans les jours à venir. Par l'occasion, le chef de gouvernement met également fin aux rumeurs à propos de sa démission. «Je n'ai pas dit que j'étais prêt à déposer ma démission», indique-t-il. Le responsable met parallèlement en avant l'unicité de son parti. «Ceux qui souhaitent une scission dans les rangs du parti, nous n'allons pas exaucer leurs souhaits», enchaîne M. El Othmani. Et il ne manque pas de clarifier sa position. «J'ai plutôt dit que s'il est nécessaire que nous quittions le gouvernement ou que je démissionne, nous sommes prêts. Cela ne veut pas dire que nous fuyons la responsabilité et que nous voulons quitter le gouvernement», avance-t-il. A ses yeux, il n'existe pas de contradictions entre l'unicité du PJD et la continuité de la responsabilité gouvernementale. Ce qui lui importe c'est l'unicité du parti. «Nous veillons à cela», poursuit-il. Les prérogatives de SM le Roi sont respectées A propos du séisme politique évoqué par le discours royal, le chef de gouvernement estime que si SM le Roi décide de destituer le gouvernement, ses prérogatives constitutionnelles sont respectées. «SM le Roi m'a personnellement dit qu'il appuie le gouvernement et son action», ajoute M. El Othmani. Concernant le prochain congrès du PJD, le chef de gouvernement indique également ne pas être au courant que Benkirane aspire à un troisième mandat. Le passage d'El Othmani au forum de la MAP est également l'occasion de se prononcer sur plusieurs sujets. C'est le cas du comité de révision et mise à jour des lois prévu d'être constitué. Sa mission consiste, comme son nom l'indique, à réviser les différentes lois depuis le protectorat. «Le tiers des lois émises lors du protectorat n'a pas été révisé», détaille le chef de gouvernement. Ce comité est, de plus, chargé de réviser et mettre à jour les lois émises récemment y compris celles relatives aux entreprises. Pour l'heure, plusieurs lois sont prêtes et sont prévues d'être soumises dans les semaines prochaines. «Le gouvernement essaie de venir en aide au Parlement afin d'accélérer la publication de lois», ajoute M. El Othmani. Le chef de l'Exécutif ne manque pas de s'expliquer sur l'affaire des retraites des députés qui est, selon ses propos, «purement» parlementaire. Il rappelle dans ce sens que le président de la Chambre des représentants vient de lui adresser une correspondance détaillant sa conception de la retraite des parlementaires. A son tour, le groupe du PJD vient d'adresser une correspondance à la Chambre des représentants dans laquelle il propose l'annulation de la retraite des parlementaires. Le dialogue social n'est pas en reste Le chef de gouvernement précise qu'une réunion s'est tenue lundi dernier avec les secrétaires généraux des syndicats. Cette réunion intervient, selon M. El Othmani, avant de soumettre la loi de Finances au Conseil de gouvernement en respect à toutes les représentations syndicales. Ce meeting intervient également dans le cadre du dialogue social dont la première réunion est entamée lundi 9 octobre. «Nous comptons nous réunir même avec les syndicats qui ne sont pas assez représentés», précise M. El Othmani. Le dossier des administrateurs est également évoqué avec les syndicats lors de la réunion organisée lundi dernier. «C'est un dossier auquel nous accorderons un intérêt», détaille le chef de gouvernement. Pour ce faire, M. El Othmani fait valoir, comme dans d'autres dossiers, son sens de l'écoute. «Nous continuerons à militer contre la corruption. Notre symbole c'est l'écoute, la réalisation et l'action», conclut le chef de gouvernement.