Présenté vendredi dernier devant la Chambre des Représentants, le projet de Loi de Finances 2003 table sur la promotion de l'investissement et la lutte contre la pauvreté et les disparités sociales et régionales. L'enjeu est de sauvegarder les équilibres macro-économiques. Promouvoir l'investissement et lutter contre la pauvreté et les disparités sociales et régionales. Tels sont les deux principaux axes du projet de Loi de Finances 2003, présenté vendredi dernier par Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation. Le ministre a souligné que ce projet vise à concilier plusieurs objectifs consistant dans la consolidation du cadre macro-économique, la mise en place des conditions d'une croissance durable, le renforcement de la cohésion sociale et la poursuite des réformes stratégiques. Ainsi, les investissements publics consolidés prévus pour l'année 2003 s'élèvent à 64 milliards de dirhams dégageant une légère hausse par rapport à 2002. «Cette stabilité quantitative est toutefois largement compensée par une amélioration qualitative liée à une meilleure sélection des projets en fonction de leur impact économique et social et à la recherche d'une plus grande efficacité dans les méthodes de leur exécution, notamment à travers la généralisation progressive de l'approche de contractualisation et de partenariat», a-t-il dit. Le ministre a aussi énuméré les mesures apportées par la Loi de Finances en faveur de l'entreprise. Parmi ces mesures il a cité la prise en charge des dépenses afférentes à la réalisation des infrastructures de base et des structures d'accueil des activités économiques, la création d'un Fonds dédié spécialement à cette fin avec une dotation de 400 millions de dirhams, la mobilisation du capital-risque, la mise en place de fonds de garantie et l'amélioration de la situation de l'entreprise, notamment, à travers l'octroi d'avantages fiscaux au profit de certains secteurs d'activité. Le tout sera consolidé par l'entrée en service des Centres Régionaux d'Investissement, l'aménagement du cadre fiscal et douanier et la modernisation de l'environnement juridique du monde des affaires. Concernant la lutte contre la pauvreté, plusieurs actions seront menées en faveur du monde rural, en matière d'accès aux équipements et aux services de base. L'élaboration d'une stratégie d'aménagement du territoire cohérente, la mise en oeuvre de la Charte d'Education et de Formation, la résorption à un rythme soutenu avec le concours du Fonds Hassan II du déficit existant en matière de logement social, dans le cadre d'une vision urbanistique globale visant l'éradication de l'habitat insalubre et non réglementaire et le renforcement de la sécurité dons les zones périphériques et marginalisées, afin d'assurer la quiétude des personnes et le déroulement normal de leurs activités sont parmi les actions retenues. Les efforts seront également orientés vers le maintien des équilibres financiers. Les charges du service de la dette publique devront être ramenées à 41,76 milliards, soit un allégement de 10,59 pc par rapport au budget de l'exercice 2002. Cette évolution est censée se traduire, selon M. Oualalou, par l'amélioration de la configuration de l'endettement de l'Etat tant au niveau du stock que des taux d'intérêt. Les taux de croissance pour les années budgétaires 2001 et 2002 sont respectivement de 6,5 PC et 4,5 PC. Ce projet, établi sur la base d'une campagne agricole moyenne, d'un prix de pétrole à 24 dollars/baril et d'une augmentation de 7 pc des importations taxables, prévoit une croissance de 4,5 pc du PIB, un taux d'inflation de 2 pc et un déficit du Trésor dans la limite de 3 pc, hypothèses qui «peuvent être considérées comme réalistes, sinon prudentes concernant le cadre macro-économique prévisionnel pour l'année prochaine », a ajouté le ministre. Les objectifs du projet de Loi de Finances 2003 tournent également autour de l'amélioration de la gestion publique et le renforcement du partenariat et enfin l'accompagnement des réformes structurelles du tissu économique et financier du pays. M. Oualalou a, en outre, indiqué que les ressources du budget s'élèvent à 160,7 milliards DH face à des charges se chiffrant à 163 milliards de dirhams. Concernant les investissements programmés au titre des autres composantes du secteur public, le ministre a précisé que ceux-ci comprennent notamment la contribution du Fonds Hassan II (3,5 milliards DH), des comptes spéciaux du Trésor (5,1 milliards), des collectivités locales (6 milliards) et des établissements et Entreprises Publics (29,7 milliards). M. Oualalou a, à cet égard, mis en évidence le rôle novateur joué par le Fonds Hassan II pour dynamiser l'initiative privée et celui assuré par le secteur des entreprises et établissements publics pour l'équipement du pays, notamment sur le plan des infrastructures et de production des biens et services. Ainsi, 67 conventions ont été conclues pour un montant de 6,8 milliards de DH de participation induisant un investissement global de l'ordre de 70 milliards de DH).