Chaque année, de nombreux habitants de Casablanca quittent la métropole pour fêter l'Aïd Al Adha en famille, dans leur ville natale. Aujourd'hui Le Maroc s'est déplacé à la célèbre gare routière Ouled Ziane pour décrire la situation. A notre arrivée sur les lieux, nous avons pu constater une affluence normale des passagers. Selon le directeur de la gare routière, Abdellatif Essaf, «des pics sont attendus deux jours avant l'Aïd. Une moyenne de 580 départs d'autocars est notifiée chaque jour. Durant la journée du dimanche 27 août, nous avons enregistré 617 départs. Durant les deux jours qui précédent l'Aïd, 1.600 départs sont prévus à raison de 800 départs chaque jour». Le directeur de la gare routière tient également à signaler que contrairement aux années précédentes, les voyageurs ont été plus nombreux cette année à réserver à l'avance leur billet. C'est ce qui explique d'ailleurs pourquoi la foule des passagers est moins nombreuse. Il faut aussi signaler que selon ce responsable, 1.300 agréments exceptionnels ont été accordés aux différentes sociétés de transport par autocar à Casablanca pour faire face à la forte demande en cette période de l'Aïd. Les départs vers les régions du Sud sont de loin les plus sollicités. «Les demandes les plus importantes sont enregistrées vers les villes d'Agadir, Zagoura, Ouarzazate et Errachidia. Les passagers vers ces destinations se présentent généralement 4 à 5 jours avant la fête», précise M. Essaf. Arnaque des prix Si les conditions de transports se sont nettement améliorées, l'arnaque des prix est toujours présente. En principe, seul le personnel des sociétés de transport est autorisé à vendre des tickets. Mais la réalité est tout autre. De nombreux courtiers jouent aux facilitateurs moyennant une commission qui varie entre 5 et 30 DH. Bien que ces personnes travaillent en toute illégalité, il y a un certain laisser-aller de la part des autorités. A la veille de l'Aïd, les prix des billets vers certaines destinations ont augmenté. Durant la journée du lundi 28 août, un courtier nous a affirmé : «Pour l'instant, la hausse des prix n'est pas encore importante. Les prix des billets ont augmenté de 20 à 30 DH. C'est le cas par exemple pour la ville d'Essaouira où le prix est passé de 80 à 100 DH. Pour d'autres villes telles que Rabat ou encore El Jadida, les prix demeurent inchangés (20 et 25 DH)». Cela dit, ce dernier nous confirme qu'à J-2, les prix vont exploser. «La majoration pourra atteindre les 50%», signalet-il. Au sujet de la question des prix des billets, M. Essaf souligne que ceux-ci ont augmenté de 20 à 30% pour les régions du Sud (Agadir, Zagora, Ouarzazate et Errachidia). Ce dernier insiste sur le fait que toute augmentation du tarif par des tiers est «illégale». D'ailleurs, une commission de contrôle des prix est présente sur les lieux pour faire respecter la tarification en vigueur et sanctionner toute tentative d'augmentation illégale. Des panneaux de sensibilisation ont été mis en place pour pousser les citoyens à acheter leur billet au niveau des guichets plutôt que d'aller chez les courtiers. «Les passagers doivent se plaindre auprès des services de contrôle. Les citoyens sont responsables de cette spéculation des prix dans la mesure où ils sont toujours pressés et acceptent n'importe quel prix», déplore-t-il. Contrôle routier renforcé Pour veiller à la sécurité des passagers, le contrôle routier a été renforcé au niveau de la gare routière Ouled Ziane. Ainsi, une commission provinciale de transport est chargée de contrôler l'état mécanique de l'autocar ainsi que le respect des conditions de transport professionnel (validité des documents, horaires…). «Nous contrôlons l'état mécanique des autocars, ainsi que l'intérieur du véhicule. Grâce au chronotachygraphe, nous savons exactement la vitesse à laquelle roulait l'autocar ainsi que le temps de conduite du chauffeur», indique un agent de contrôle. En cas d'excès de vitesse, l'agent explique qu'il existe trois types d'amende. (C1, C2 et C3). Si l'excès de vitesse dépasse 10 à 20km/h, le montant de l'amende est fixé à 300 DH. Entre 20 et 30 km/h, le chauffeur devra payer 500 DH. Entre 30 et 50 km/h l'amende passe à 700 DH. Au-delà de 50 km/h, il y a alors délit. Le montant de l'amende est fixé par le tribunal. Pour ce qui est du contrôle de l'alcoolémie, les agents nous ont confirmé qu'ils ne disposent toujours pas d'alcootest. Au niveau des contrôles routiers effectués, les agents ont constaté que chez bon nombre de chauffeurs, la visite médicale était périmée, ce qui constitue une infraction C1, soit une amende de l'ordre de 700 DH. Dans ce cas précis, l'autocar sera immobilisé jusqu'à l'arrivée d'un autre chauffeur. Outre la visite médicale, les agents ont notifié lors de leurs opérations de contrôle des excès de vitesse chez de nombreux chauffeurs. Il faut aussi relever que dans de nombreux cas, le chronotachygraphe était défectueux et les pneus en mauvais état. Non-paiement des taxes d'accès à la gare routière Les autocars au départ de la gare routière doivent payer à la société gestionnaire 0,25 DH/km pour le total de la distance parcourue entre Casablanca et la destination finale de l'autocar. Pour ne pas payer cette taxe, plusieurs chauffeurs enfreignent la loi en stationnant leur autocar en dehors de la gare routière. Outre un retrait des points du permis, le chauffeur devra payer une amende de 400 à 900 DH. Rappelons à ce sujet que la Commune urbaine de Casablanca, propriétaire de la gare routière Ouled Ziane, assure sa gestion via un contrat d'exploitation et de gestion confié à une société privée. Celle-ci doit payer une redevance annuelle à la commune. Elle est chargée de prendre en charge les frais d'eau, d'électricité et de téléphone ainsi que les frais de l'assurance de la gare routière et des voyageurs. Elle assure également la gestion et le fonctionnement de la gare routière Ouled Ziane 24h/24h ainsi que le nettoyage, la maintenance et la sécurité de la gare.