Le chef d'état-major des armées françaises, Pierre de Villiers, a présenté mercredi sa démission au président Emmanuel Macron, avant la réunion hebdomadaire du conseil de défense à l'Elysée. Cette démission, qui a été acceptée par le chef de l'Etat français, intervient après de fortes tensions autour du budget de la Défense. Le gouvernement avait réclamé 850 millions d'euros cette année aux armées, avec une baisse prévue de 4,5 milliards d'euros des dépenses de l'Etat. « Je considère ne plus être en mesure d'assurer la pérennité du modèle d'armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français aujourd'hui et demain, et soutenir les ambitions de notre pays », a souligné le général de Villiers dans un communiqué. Après les réserves qu'il avait émises sur les coupes budget de l'armée, à la veille de la fête nationale française, le général avait été recadré par le président Macron, considérant qu'il n'est pas digne d'étaler certains débats sur la place publique. « J'ai pris des engagements. Je suis votre chef. Les engagements que je prends devant nos concitoyens et devant les armées, je sais les tenir. Et je n'ai, à cet égard, besoin de nulle pression et de nul commentaire », a insisté le président français. Le général de Villiers avait exposé devant la commission de la défense de l'Assemblée nationale les enjeux de la défense nationale, soulignant l'impératif de donner aux armées les moyens de faire ce qu'on exige d'elles. Samedi dernier, l'Elysée avait publié un agenda présidentiel dans lequel figure toujours un rendez-vous avec le général, vendredi 21 juillet, laissant croire que rien n'est joué. Mais Emmanuel Macron a déclaré au « Journal du Dimanche » : « Si quelque chose oppose le chef d'état-major des armées au président de la République, le chef d'état-major des armées change ».