Des déclarations hostiles aux migrants d'un des hommes forts du régime algérien, Ahmed Ouyahia, suscitent l'indignation des défenseurs des droits de l'Homme en Algérie, où le gouvernement avait pourtant fait vœu d'améliorer la condition des Subsahariens en situation irrégulière. «Ces étrangers en séjour irrégulier amènent le crime, la drogue et plusieurs autres fléaux», a accusé samedi Ouyahia, directeur de cabinet du président Abdelaziz Bouteflika avec rang de ministre d'Etat, au micro de la télévision privée. Dans un communiqué, Amnesty International a estimé «choquants et scandaleux» ces propos qui «alimentent le racisme et favorisent la discrimination et le rejet de ces personnes» ayant «fui les guerres, la violence et la pauvreté». «Il est de notre responsabilité de les accueillir, conformément aux textes internationaux signés et ratifiés par l'Algérie», souligne l'organisation de défense des droits de l'Homme. Les propos du responsable algérien arrivent à un moment où le gouvernement de M. Tebboune a annoncé son intention d'élaborer une loi sur le droit d'asile en Algérie, qui ne dispose pas de législation sur les réfugiés bien qu'elle ait signé les principales conventions internationales. Les migrants en situation irrégulière en Algérie – essentiellement des Subsahariens estimés à environ 100.000 par les ONG – vivent hors de tout cadre juridique et dans des conditions le plus souvent extrêmement difficiles, souvent exploités par des patrons indélicats.