Samedi, neuf militaires ont été tués et douze autres blessés par des islamistes armés dans des violences venues s'ajouter à celles qui ont déjà fait au moins treize victimes depuis mercredi. Dans le silence officiel le plus total. «Hattab accentue l'offensive», «les islamistes maintiennent la pression». Après avoir constaté une certaine «accalmie» dans les violences perpétrées par les islamistes armés depuis le début du ramadan, les journaux algériens constataient samedi que le répit n'avait été que de courte durée. Hassan Hattab et sa mouvance GSPC, actifs dans l'est du pays, ont tendu ce jour-là une embuscade à un groupe de militaires, dont 9 ont été tués et 12 blessés près de Tizi-Ouzou. Ces hommes ont été surpris, près du village de Timri Moussa, par une bombe qui a explosé à leur passage. Ils ont ensuite été attaqués à l'arme automatique. Cette embuscade est intervenue à la suite d'autres violences qui ont fait entre treize et dix-sept victimes depuis mercredi. Trois policiers ont en effet été assassinés vendredi soir à Dellys, wilaya de Boumerdès. La veille, un officier de la police judiciaire a été assassiné dans la localité de Boghni, près de Tizi-Ouzou. Selon la presse, l'homme a été surpris par trois jeunes hommes qui lui ont tiré dessus avant de prendre la fuite. Près de Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira, des militaires ont été victimes, le même jour, d'une attaque à un faux barrage routier. Selon les journaux, le bilan variait entre six et huit blessés. Le Matin rapportait quant à lui samedi la mort de quatre des militaires. Le contingent a essuyé des tirs par des hommes «vêtus de tenues afghanes et armés de fusils d'assaut kalachnikov». Une bombe artisanale a en outre explosé, le même jour, sur la route menant à Aïn Rich, wilaya de M'sila (250 km à l'est d'Alger), au passage d'un taxi. Six personnes ont été tuées et deux blessées, selon l'agence de presse algérienne. Durant la nuit précédente, trois membres d'une famille ont par ailleurs été massacrés à leur domicile, dans la wilaya de Jijel (260 km à l'est d'Alger). Le père, un civil armé par le pouvoir, et ses deux fillettes âgées de trois et cinq ans ont été tués par balles, tandis que la mère a été sérieusement blessée. Selon le Matin, le président Bouteflika a en effet récemment lancé des discussions avec le groupe d'Hassan Hattab. Des contacts qui, croit savoir le quotidien, avaient pour objectif les libérations de Abassi Madani et Ali Benhadj, président et vice-président du FIS dissous. Cette recrudescence des violences serait cependant venue signifier l'échec des pourparlers. Elle dénote également, selon le Jeune indépendant, de l'élargissement de la zone d'influence des groupes armés, actifs désormais dans les régions jusque-là épargnées. Et le journal de rappeler les propos contradictoires du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni qui « avait affirmé récemment qu'il subsistait encore quelque 400 terroristes éclatés en petits groupes et qui activeraient dans le triangle Chlef-Aïn Defla-Médéa». Ces dernières tueries restent en baisse sensible par rapport aux mois de ramadan passés. En 2001, environ 90 personnes avaient en effet été tuées, et en 2000 près de 320 personnes. Des chiffres terribles qui n'égalent pas non plus le bilan de 1997 lorsque 1.300 personnes avaient été massacrées.