La stratégie d'investissement que le groupe BMCE Bank s'est attelé à mettre en œuvre l'a doté d'un statut de groupe à part. Cette vocation, quand bien même coûteuse s'avère, sur le plan réglementaire, pénalisante. Ils étaient tous présents ce jeudi 23 octobre au siège de la banque aux côtés de leur président Othman Benjelloun. Présidents des filiales du Groupe, directeurs des différentes activités et métiers de l'Institution BMCE Bank, en compagnie de leur patron à la conférence de presse inédite. Confiant et déterminé, Othman Benjelloun a fait une rentrée remarquée et remarquable. Devant un parterre de représentants de la presse nationale et de plusieurs personnalités du monde des affaires, le Président de la BMCE Bank s'empare du micro et entre directement dans le vif du sujet. «J'ai tenu à ce que vous soient présentés les résultats de la BMCE Bank au titre de ce 1er semestre 2003 ainsi que les prévisions des trois prochains exercices qui, pour un œil certainement objectif et averti comme le vôtre, sauront apporter la démonstration de la bonne santé de notre Banque et de notre Groupe», a révélé Othman Benjelloun comme en préambule de la présentation des performances financières de la BMCE Bank. Le président a tenu à convier cette assemblée afin de couper court aux spéculations et conjectures dont le Groupe fait l'objet depuis peu, tout en levant le voile en toute transparence sur les activités et les réalisations de la banque «et, je l'espère, définitivement sur une situation qui, de mon point de vue, ne devrait aucunement susciter l'équivoque», a-t-il précisé. À la lecture des performances financières livrées par le patron du Groupe, la bonne santé de la BMCE Bank est bien réelle. La stratégie d'investissement et de développement, menée depuis près de 50 ans, a été récompensée par des indicateurs au vert. En tout cas, la meilleure réponse aux différentes spéculations au sujet du Groupe reste les chiffres. Les réalisations des différentes entités sont en continuelle amélioration. Benjelloun est on ne peut plus formel : «J'estime qu'il est de mon devoir d'éclairer certains esprits dont la virulence des critiques qu'ils décochent à notre Groupe dénote souvent une volonté délibérée de nuire, mais que, personnellement, je préfère mettre sur le compte de l'ignorance, et parfois de l'incompétence ou du parti pris», le ton est donné. La bonne santé financière du Groupe trouve son origine dans les performances de la BMCE Bank, porte-drapeau du groupe, mais aussi dans les résultats historiquement exceptionnels en 2003 des compagnies du pôle Assurances en dépit d'une conjoncture extrêmement difficile. À preuve, explique le président «le projet de fusion entre Al Wataniya et la RMA donnera naissance au leader du secteur de l'assurance au Maroc, qui s'adjugera près du quart du marché», estime Othman Benjelloun avant d'ajouter que «l'un des effets salutaires de ce rapprochement se traduira particulièrement par l'essor de la bancassurance, dont le concours à la rentabilité de notre Groupe n'ira que croissant».Au sujet des performances de Méditelecom, l'opérateur s'affirme comme acteur incontournable sur son marché, avec des indicateurs d'activité en nette progression, permettant à l'exercice 2004 d'absorber le poids des ambitieux investissements engagés et d'atteindre son équilibre. A travers cette «success story internationale», comme s'ingénie à le dire le grand banquier, la stratégie d'investissement que le Groupe s'est attelé à mettre en œuvre depuis la privatisation de la banque, l'érige en moteur de développement économique, créateur de richesse, d'emploi et de bien-être social. En parallèle, le président Benjelloun a profité de cette occasion afin de replacer dans son réel contexte l'action que le groupe a menée depuis l'indépendance. «Notre ambition a été de bâtir un Groupe financier et industriel privé national. Chacune de ses composantes travaille dans l'intérêt que ses actionnaires lui impriment mais, au-delà, dans l'intérêt de l'économie marocaine en général», précise-t-il. Le leitmotv du groupe fut de tisser avec d'autres groupes nationaux privés des réseaux de maillages d'entreprise, de fournisseurs, clients, partenaires et filiales préparant le Maroc à être une plate-forme d'ouverture vers l'Europe, l'Amérique, l'Asie, l'Afrique subsaharienne et le Maghreb. «Il n'y aura pas d'avenir au Maroc pour des entreprises isolées, des secteurs atomisés, inorganisés et sans cohérence stratégique d'ensemble que permet la structuration de groupe», clame haut et fort Othman Benjelloun. Concernant le projet de partenariat entre BMCE Bank et le Groupe Caisses d'Epargne, le chantier a été engagé avec la conviction que le groupe y trouverait une réelle valeur ajoutée en termes de complémentarité commerciale et professionnelle. «Au jour d'aujourd'hui, je ne puis dire ce que sera le sort final de ce partenariat», renseigne le président pour qui, l'investissement reste la seule voie possible pour un développement réussi. Celui consenti par le Groupe, plusieurs milliards de dirhams en l'occurrence, fut sous forme d'investissements financiers et industriels, productifs d'emploi, à travers la BMCE Bank et ses filiales au Maroc et à l'étranger, ainsi que Méditélécom, RMA, Al Wataniya, dans le tourisme, l'agro-business, les nouvelles technologies de l'information et la presse. «Nous avons de par-là investi le capital le plus précieux qui soit : la jeunesse marocaine», se plaît à rappeler le président. S'y ajoutent également les grandes initiatives citoyennes, décidées par les pouvoirs publics pour lesquelles le Groupe a répondu présent. «Notre action fut propre, originale, comme dans le domaine de l'éducation, où le programme de construction et de gestion d'écoles communautaires rurales Medersat.Com s'avère véritablement un modèle unique et rare de par le monde», rappelle le président Benjelloun.