400 intervenants de haut niveau en ont débattu Le Congrès d'endocrinologie, de diabétologie et de nutrition, le quarantième national et quatorzième maghrébin, dont les travaux se sont déroulés du 19 au 23 avril, a tenu ses promesses en faisant la part belle aux sujets prioritaires et grands problèmes qui préoccupent les professionnels de cette spécialité médicale. La prise en charge du diabète pendant la grossesse et l'état des lieux au Maroc de sa détection et sa prise en charge, les troubles endocriniens chez les personnes atteintes de maladies mentales sévères, la présentation d'une étude maghrébine sur l'obésité de la femme ont été quelques-uns des principaux axes de travail de cette manifestation et à laquelle ont pris part près de 400 intervenants de haut niveau représentant des pays du Maghreb et de la France. Initié par la Société marocaine d'endocrinologie, diabétologie et nutrition (Smedian), «cet événement met l'accent comme chaque édition sur la formation continue permettant aux professionnels d'améliorer leurs connaissances sur les maladies endocriniennes et du diabète», a affirmé Dr Hamdoun Lhassani, président de la Smedian. Ce dernier a poursuivi que cette édition est dédiée à la femme, considérée comme principale victime du diabète et des troubles endocriniens. «Cette édition présente ainsi les nouveaux traitements en rapport avec les pathologies très fréquentes chez la femme», a souligné Dr Lhassani. Selon Jean Louis Wémeau, professeur émérite d'endocrinologie à l'Université de Lille, les maladies de la thyroïde sont présentes partout dans le monde avec une part de 10% de la population portant un goitre. La médecine continue, a tenu à rappeler ce responsable, de progresser et les carences en iode sont bien corrigées particulièrement dans les pays développés tels que ceux d'Europe. Ce qui n'est actuellement pas le cas pour les pays maghrébins et ceux d'Afrique noire, dont la distribution de cette substance ne se fait pas d'une manière adéquate, a poursuivi M. Wémeau. Il n'empêche que «le progrès de la médecine pourrait améliorer la situation et susciter le regain d'espoir quant à l'amélioration des traitements des maladies de la tyroïde», a-t-il souligné. Les données communiquées à cette occasion laissent ressortir que beaucoup de personnes, essentiellement des femmes, sont opérées d'un nodule thyroïdien bénin et une alternative à l'opération chirurgicale peut désormais être proposée : la thermo-ablation par radiofréquence. «Cette technique élimine très précisément le nodule en le chauffant et épargne le reste de la thyroïde. Les résultats sont très satisfaisants avec un taux de réduction du nodule avoisinant les 90%», selon les organisateurs. Ce congrès a été aussi une occasion pour débattre de la problématique de la prise en charge du diabète au Maroc, dont près de 3 millions d'habitants souffrent. Il a été marqué de même par la présentation des nouveautés thérapeutiques du diabète de type2, qui survient généralement chez les plus de 50 ans avec en cause le surpoids et la sédentarité. «Toutes ces innovations d'un apport considérable restent inaccessibles pour le citoyen marocain, étant donné leurs coûts», a tenu à préciser Dr Lhassani.