Lors d'une conférence de presse, le Haut Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, a présenté les résultats du dernier recensement de la population effectué au Maroc, en septembre dernier. Les données recueillies sont à la fois intéressantes et très utiles. Après avoir présenté, mercredi dernier, à SM le Roi Mohammed VI les résultats du dernier recensement de la population effectué au Maroc, au cours du mois de septembre, le Haut Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, s'est adonné au même exercice face à la presse. Avant d'en donner les principaux détails et les grandes lignes, M. Lahlimi a d'abord mis en relief les différents aspects techniques ayant permis d'obtenir ces résultats dans un délai optimal et avec une certaine précision. Outre le recours au système de la saisie optique (qui a permis un gain de précision de 330 % et un taux d'erreur inférieur à 0,6 %) et au mode de Lecture Automatique des Documents (LAD), M. Lahlimi a également rappelé l'efficacité et le professionnalisme du Comité scientifique constitué (par des techniciens, des chercheurs et des enseignants universitaires, ainsi que des chefs d'entreprises) pour accompagner le processus du recensement national. Résultat : ce dernier a couvert 97,7 % des familles au Maroc, alors qu'il ne dépassait pas les 93 % lors du recensement précédent, en date de 1994. Une première lecture de ces résultats révèle des données pour le moins très intéressantes, mais sans qu'il y ait une caractéristique dominante. Ainsi, le Royaume du Maroc a atteint au premier septembre 2004 une population locale de 29.840.273 habitants dont 51.435 étrangers (hors agents diplomatiques). Plusieurs répartitions peuvent être faite de ce volume global selon qu'il s'agisse du milieu de résidence (urbain ou rural), des régions ou encore des provinces et préfectures. S'agissant du milieu de résidence, la population du Maroc est répartie en 16.463.634 citadins et 13.428.074 ruraux. Cette répartition montre un taux d'urbanisation de 55.1 %, alors qu'il n'était que de 51,4 % en 1994. Cela s'explique par un accroissement démographique (entre 1994 et 2004) plus élevé de la population urbaine (+ 22,6%) que celle du milieu rural (+ 6,2 %). Au total, la population du Maroc augmenté de 3.817.984 personnes, soit un accroissement relatif de 14,6 % et un taux d'accroissement démographique annuel de 1,4 % entre 1994 et 2004 (contre 2,1 % entre 1982 et 1994). Au-delà de démontrer une certaine modération du taux de natalité au Maroc, ces chiffres traduisent surtout des changements socio-économiques auprès des Marocains et des Marocaines. Certes, il y a le planning familial qui semble avoir porté ses fruits, mais aussi quelques évolutions au niveau des mœurs. C'est le cas par exemple du léger report de l'âge moyen du mariage de la femme, qui est passé de 25,8 ans en 1994 à 27,4 ans en 2000. S'agissant de la répartition régionale, on sait désormais que la population marocaine enregistre trois fortes concentrations dans le Royaume: le Grand Casablanca avec ses 3,6 millions d'habitants (soit 12,1 %) et les régions du Souss-Massa Drâa et Marrakech Tensift-Al Haouz avec 3,1 millions chacune (soit 10,4 %). Le reste de la répartition géographique varie de 0,3 % (Oued Eddahab-Lagouira) à 8,3 % (Tanger-Tétouan). Ceci dit, il faut savoir que si les grandes métropoles grossissent très peu, voire stagnent démographiquement, les villes-satellites, elles, voient leur population évoluer de façon plus importante. Par ailleurs, une répartition entre provinces et préfectures peut être faite de la population totale. Et là encore, c'est Casablanca qui sort du lot avec près de 2.950.000 personnes, ce qui signifie qu'un Marocain sur dix y habite ! Viennent ensuite trois provinces dont la population dépasse le million d'habitants à savoir, Kénitra, El Jadida et Marrakech. Enfin, il est à noter que, comme l'a indiqué M. Lahlimi, les résultats du dernier recensement seront également pris en compte par les pouvoirs publics dans leur action à moyen terme. Ils (les résultats) serviront notamment dans le cadre de l'aménagement territorial, de la réforme de l'enseignement, ou encore de la recherche de l'amélioration des conditions de vie des marocains. Bref, des données qui accompagneront le développement socio-économique du pays pour la prochaine décennie.