Pas moins de 428 millions de DH ont servi au financement du recensement général. 80% de cette somme ont été dépensés pour les actions de terrain. Ceux qui espéraient que le Haut Commissariat au Plan (HCP) pouvait aujourd'hui donner les résultats, ne serait-ce que provisoires, du recensement général de la population et de l'habitat, doivent prendre leur mal en patience. Et pour cause, le Haut commissaire, Ahmed Lahlimi a rappelé que, conformément aux prévisions du HCP, les premières données commenceront à tomber vers la fin du mois de novembre. "Nous aurons à ce moment-là des chiffres concernant la population légale avec sa répartition géographique", a souligné Lahlimi lors d'un point de presse organisé, mercredi 6 octobre à Rabat. Quelques mois plus tard, "vers le printemps 2005", assure le Haut commissaire au Plan, les données socio-économiques, à des échelles très fines, seront prêtes. En fait, le but de la rencontre avec les médias a été de dresser un bilan définitif de l'opération de recensement. Lahlimi a tenu à informer l'opinion publique sur les conditions dans lesquelles s'est déroulé le recensement, et surtout à quel prix. Sur le plan humain, un important dispositif a été mis en place par le HCP. 76.754 personnes ont participé à cette opération d'envergure. Il s'agit de superviseurs, de contrôleurs, d'agents recenseurs et d'agents auxiliaires. Bien évidemment tout ce beau monde a nécessité de longues heures de formation. Aussi, pour leur déplacement, 5.716 véhicules ont été mobilisés, dont près de 1.500 appartenant au parc de l'Etat et le reste loué par les autorités locales auprès des sociétés privées. Concernant l'aspect budgétaire, il est à noter que l'Etat a réservé plus de 428 millions de DH pour cette opération. Beaucoup moins que le recensement de 1994 qui a nécessité 542 millions de DH. Ainsi, le HCP a dépensé un peu moins de 10 millions de DH lors de la campagne de communication. Il s'agit notamment des insertions, des redevances de télécommunications et autre frais de séminaires et rencontres de sensibilisation. Toutefois, plus de la moitié de l'enveloppe allouée au recensement a servi à indemniser les 76.754 personnes ayant participé au recensement. Si l'on ajoute à cela, les frais de restauration (56,5 millions de DH), la location des véhicules pour le transport des recenseurs (46 millions de DH) et autres indemnités et frais d'assurance et de réparation, on constate que 80% environ du coût total a servi à financer le travail de terrain. Reste, maintenant, à exploiter les données du recensement. C'est l'étape qui a commencé le 23 septembre dernier. C'est ce que le HCP appelle "la phase post-censitaire". Il s'agit d'équiper un centre d'exploitation des données du recensement et y installer tout le matériel nécessaire à la lecture automatique des données. Sans oublier l'équipement d'un deuxième centre, à Salé, pour l'archivage. Pour que ces deux centres soient opérationnels, le HCP a débloqué environ 75,5 millions de DH. Pour la première fois au Maroc, les données du recensement seront traitées par informatique par un système de vidéo-codage. Pour cela, 266 opérateurs (dont un peu moins de moitié sont des diplômés chômeurs) ont été affectés au centre de lecture automatique des documents. En fait, Ahmed Lahlimi assure que son département a fourni tous les efforts pour que les résultats du recensement soient les plus fiables. A cet effet, un comité scientifique a été constitué pour se charger du suivi et de l'analyse des résultats du recensement. Ce comité est constitué d'universitaires tels que l'ancien ministre Hassan Sebbar et l'économiste Mohamed Naji et d'acteurs de la société civile, comme Mohamed Sallou, anthropologue et membre de l'IRCAM et Hammad Kessal président de la fédération PME-PMI.