Les yeux baissés, Abdellah entre dans la salle d'audience, sous la garde de deux policiers. Dès qu'il se tient au box des accusés, il évite de regarder les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca qui vont examiner son affaire. Appelé par le président de la Cour, un enfant traîne le pas, en compagnie de sa mère, vers le perchoir. Victime, cet enfant de six ans, écolier de son état, regarde son violeur qui semble regretter son acte d'attentat à la pudeur sur un mineur. «J'étais sous l'effet de la drogue», dit Abdellah, essayant de justifier son acte criminel. Alors qu'un crime ne se justifie jamais. Âgé de vingt-huit ans, Abdellah, célibataire et employé de son état, était sous l'effet de la drogue quand il a croisé son voisin du quartier. «J'ai fumé deux joints en plus de deux comprimés psychotropes», précise Abdellah devant la Cour tout en ajoutant qu'il ne se souvient de rien. Cependant, l'écolier relate toute l'histoire quand le président de la Cour le lui a demandé. Il affirme avoir croisé Abdellah. «Il est notre voisin du quartier», explique-t-il. Abdellah l'a sollicité de lui faire une course et de la porter chez lui à la maison. «Dès que je suis rentré, je l'ai trouvé tout seul. Il a verrouillé la porte et a saisi un couteau pour m'obliger à lui céder», ajoute la victime. Une fois qu'Abdellah a assouvi ses désirs bestiaux, il a demandé à l'enfant de ne rien dire à ses parents. Il l'a menacé de le kidnapper et le jeter à la mer s'il racontait quoi que ce soit à ses parents. Mais l'écolier, en arrivant chez lui, a révélé ce qui lui est arrivé à sa mère qui l'a conduit au commissariat pour porter plainte. Abdellah a été arrêté et a avoué son crime. Verdict : 10 ans de réclusion criminelle pour attentat à la pudeur sur un mineur.