Il n'avait pas l'intention d'avouer son crime portant sur l'attentat à la pudeur sur un mineur de moins de quinze ans. A l'instar des autres mis en cause impliqués dans d'autres affaires examinées par la même chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, il clamait son innocence. Mais, le président de la Cour lui a demandé la raison pour laquelle un enfant de cinq ans l'accuse lui et pas un autre. «C'est lui», répondait chaque fois la victime à la Cour. Se tenant debout sur une chaise pour s'approcher du président de la Cour, l'enfant a tout raconté, n'omettant aucun détail. «Il m'a tenu par la main et m'a conduit vers la maison», a-t-il affirmé avec une voix à peine audible. Certes, rien n'empêchait l'enfant d'accompagner le mis en cause puisqu'il est son voisin au quartier Sidi Othman. «Il m'a donné un yaghourt», a précisé l'enfant qui a ajouté que le mis en cause lui a enlevé ses effets vestimentaires quand il l'a conduit chez lui. «C'est un menteur. Quelqu'un lui a sûrement inculqué cela pour me faire couler, M. le président», a protesté le mis en cause, âgé de trente-huit ans, commerçant de son état, marié et père de deux enfants. L'enfant a expliqué à la Cour qu'il a été abusé sexuellement par son voisin qui l'a menacé de meurtre s'il disait quoi que ce soit à ses parents. Et pourtant, l'enfant a tout raconté à sa mère qui a porté plainte. Le mis en cause a continué à clamer son innocence. «Je suis innocent, M. le président... J'ignore la raison pour laquelle il m'accuse», a-t-il balbutié. Il a avoué avoir conduit l'enfant chez lui, «mais juste pour qu'il joue avec mes enfants», a-t-il ajouté. Mais l'enquête a révélé que la famille du commerçant en cause ne se trouvait pas à la maison ce jour-là. Son épouse était chez sa mère en compagnie de leurs deux enfants. Chose qu'il n'a pu nier puisque c'était sa femme même qui l'a dévoilée lors de son interrogatoire. Jugé coupable pour attentat à la pudeur sur un mineur de moins de quinze ans, le mis en cause a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle.