Signature de la convention-cadre avec ONU Femmes et l'Unesco Le rôle des médias dans la promotion de l'égalité hommes-femmes est incontestable. C'est ce qui ressort de la rencontre organisée lundi par la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA), à l'occasion de la signature de la convention-cadre tripartite entre la HACA, ONU Femmes, et l'Unesco. Cette convention engage les deux organismes internationaux à accompagner la HACA dans la mise en œuvre des axes de sa stratégie d'action, notamment dans le domaine de la lutte contre les stéréotypes fondés sur le genre et la promotion de la culture de l'égalité dans le secteur audiovisuel marocain. A cet effet, Amina Lemrini Elouahabi, présidente de la HACA, a confié que «ce partenariat a une double dimension. La première c'est d'accompagner les acteurs concernés sur le travail qui doit être fait suite à la révision de la loi 77-03 relative à l'audiovisuel et à la loi qui réorganise la HACA. Cette loi responsabilise les opérateurs à propos de la lutte contre les stéréotypes sexistes et vise la promotion de la culture de l'égalité hommes-femmes». La deuxième dimension, selon la présidente de la HACA touche au rôle que peut jouer le régulateur au Maroc mais aussi ailleurs dans la promotion de la culture des droits de l'Homme, compte tenu de ses statuts et de ses prérogatives. Amina Lemrini a également souligné que l'étude présentée durant cet événement a été réalisée dans le cadre du Global monitoring media project (GMP). «Ce rapport nous a permis d'une part de tirer certaines informations qui nous renseignent sur les hommes et les femmes en tant que sujets et sources d'information et d'un autre côté les hommes et les femmes en tant qu'acteurs de l'information», a-t-elle souligné. Et d'ajouter : «Je dirais que les résultats nous incitent à faire beaucoup mieux pour notre pays». L'étude menée en 2016 a révélé que les femmes en tant que «sujets et sources de nouvelles» ne représentent que 20% contre 80% pour les hommes. Mme Lemrini a également soulevé le lien entre la liberté et l'égalité en tant que deux droits inséparables qui demandent une approche réaliste. «S'il est aisé de constater que la liberté et l'égalité sont deux principes à égale force juridique, l'intervention du régulateur au quotidien est tout autre. C'est parce que ces deux principes ne peuvent se réaliser efficacement que dans la pratique par des actions concrètes». Sur la coopération de l'ONU femmes à ce sujet, Leila Rhiwi, représentante de ONU femmes pour le Maghreb, a souligné que la convention signée prône le travail «sur une culture de l'égalité entre les hommes et les femmes dans les médias audiovisuels et vise la réduction des images stéréotypées, négatives, dévalorisantes des femmes qui sont véhiculées par les médias». Et de poursuivre : «A travers cette convention nous voudrions conjointement avec l'Unesco et la HACA essayer de renforcer les capacités et développer les outils, les méthodes et les approches innovantes de traitement de l'information qui permettent de véhiculer une image positive non stéréotypée des hommes et des femmes, puisqu'il ne s'agit pas uniquement de femmes». Sur le rôle des médias, Leila Rhiwi a insisté sur la place des médias en tant que «levier durable de changement des mentalités». Elle a ainsi mis l'accent sur les médias qui effectivement reflètent la réalité de la société mais «les médias ont le devoir de mettre à profit leur pouvoir d'influence au service de l'égalité des sexes et contribuer à faire évoluer la société». Pour la représentante de ONU Femmes pour le Maghreb, les médias ont le devoir de transformer la société, ils n'ont plus véritablement le choix «pour arriver à des sociétés égalitaires et nous devrons nous mobiliser et d'agir ensemble pour mettre un terme à l'image stéréotypée diffusée par les médias», précise-t-elle. Leila Ouchagour Journaliste stagiaire