Les causeries religieuses ne sont pas uniquement des séances de discussions purement théologiennes. C'est aussi l'occasion de faire avancer les questions de tous les jours. Depuis le début des années soixante, quand feu S.M. Hassan II a initié les causeries religieuses, on savait que c'était une opération qui va être inscrite dans la durée. Et au fil du temps, les causeries ramassements sont devenues un moment exceptionnel regroupant un panel d'érudits, de scientifiques et de religieux qui débattent des questions purement religieuses sans s'interdire celles de tous les jours. Moment historique, il y a presque trois ans quand le microcosme politique a vu Ahmed Raissouni, dirigeant de premier plan du Parti de la justice et du développement, animer une causerie religieuse. La normalisation des rapports entre le parti dit islamiste et les autorités a atteint ce jour-là sa vitesse de croisière. Le reste, tout ce qui a suivi, n'était que des formalités et le PJD a plus de 40 députés aujourd'hui. Ceci pour dire que les causeries religieuses ne sont pas uniquement des séances de théologie, de discussions au sujet de l'au-delà. Des réglages de tous les jours peuvent se faire lors de ces rencontres. Des réconciliations entre pays en guerre, entre factions rivales d'un même pays, ont été amorcées pendant ces moments de piété… La symbolique des causeries religieuses dépasse donc les frontières du pays pour devenir une belle emblème d'un monde musulman à la recherche de stabilité et de prospérité.