Le D.G de la Régie Autonome de Transport de Casablanca a alerté, lors de la session ordinaire de la Communauté urbaine de Casablanca, sur une crise financière aux lourdes conséquences. Des résolutions furent prises pour venir en aide à cette entreprise publique . Indéniablement, le transport urbain constitue l'une des tares auxquelles la Communauté urbaine de Casablanca trouve d'énormes difficultés à corriger. Un service d'une importance probante que les gouvernements successifs ne sont pas arrivés à restructurer au profit d'une population en nette progression dont la majorité se déplace en recourant au transport urbain. La gestion défectueuse de la RATC n'est plus à démontrer. Un mal qui suscite l'effroi d'autant plus qu'il est suscité par l'état d'un parc de véhicules faible et vétuste. Une réalité que le directeur général de la régie, Abdelmalek Boute, a mise en évidence lors de la session ordinaire du Conseil de la Communauté urbaine de Casablanca, tenue le 4 novembre. Aussi, il ressort d'une étude portant sur la Régie, que parmi les 438 bus qui forment la flotte de la RATC de Casablanca, 230 véhicules seulement sont opérationnels, dont 50 ont été mis en service en 1997. «Le reste se trouve dans un état de vieillissement avec une mise en circulation dépassant en moyenne 16 ans et un taux des pannes qui atteint la barre de 50%», a-t-on indiqué. Le fait que la moitié des bus soit affectée au transport scolaire, alors que les abonnements scolaires ne contribuent qu'à hauteur de 8 % aux recettes de la Régie constitue au regard de M. Boute un élément qui pénalise la compagnie. Une perte réelle estimée à 40 millions de DH par an. Outre les soucis purement financiers, le transport urbain se voit confronté à maints problèmes. Même l'ouverture des transports collectifs aux promoteurs privés, présentée, à sa genèse, comme la solution-miracle à tous les maux de Casablanca en la matière, n'a pas réussi à absorber les flux des usagers de la métropole, ou le cas échéant leur assurer un service de qualité. Les dysfonctionnements qui se sont amplifiés en matière de gestion au quotidien des transports urbains ont conduit à un constat de taille : la RATC doit revoir ses cartes pour remettre sur pied un service résolument en panne. Pour mettre en garde contre une faillite imminente de la RATC, son directeur général n'y est pas allé par quatre chemins. Sur un ton alarmant, il a déclaré à l'assistance que : «si rien n'est fait à court terme, le pire est à craindre». Et d'ajouter que : «la sauvegarde de l'entreprise doit être faite dans le cadre d'un schéma directeur axé sur une rationalisation des ressources humaines, une restructuration du réseau, un rééchelonnement des dettes, une mise au point d'un plan de circulation et respect du cahier de charges par les opérateurs privés». Outre la redéfinition des statuts de la régie et l'élaboration d'un contrat programme, l'une des suggestions émises pour venir en aide à la Régie consiste à mettre au profit de la régie l'équivalent de 1 % du budget de la Communauté urbaine de Casablanca. Une proposition qui a été accueillie à l'unanimité par le conseil de la communauté urbaine de Casablanca. Plus encore, ce dernier n'a pas daigné consentir de rembourser au Fonds d'équipement communal (FEC) un prêt de 82,6 millions de DH contracté par la RATC en 1996, en contrepartie d'un prêt de 520 millions de DH en faveur de la Communauté urbaine de Casablanca destiné au revêtement et au bitumage des artères de la ville. Le DG de la régie devrait avoir la conscience tranquille, son obligation d'alerte est remplie.