Quelle différence existe-t-il entre la cour spéciale de justice (CSJ) et le comité provisoire de la fédération d'athlétisme ? Aucune ! La première est une juridiction d‘exception et la deuxième est une fédération d'exception. Quelle différence existe-t-il entre la cour spéciale de justice (CSJ) et le comité provisoire de la fédération d'athlétisme ? Aucune ! La première est une juridiction d‘exception et la deuxième est une fédération d'exception. Les deux jugent et condamnent d'une manière définitive sans que le justiciable ait la possibilité d'interjeter appel devant une instance supérieure. Sauf que la CSJ est un organe légitime, même s'il est contesté par les juristes et politiques, alors que le comité provisoire de la FRMA est une entité illégitime. Ce comité enfanté par la dissolution de la fédération sur décision ministérielle n'a curieusement pas succombé aux aléas du temps et de surcroît à la force de la loi. Il a dépassé le délai qui lui est imparti par la loi, qui est d'un an, ce qui fait que toutes les décisions de cet organe illégitime deviennent par définition illégales. Que dire alors de la suspension à vie de l'athlète et entraîneur, Khalid Boulami, par un comité provisoire qui est suspendu d'office par les textes qui régissent notre sport. À moins que la loi sur le sport et l'éducation physique ne soit qu'un leurre théorique, comme beaucoup de lois de chez nous, dont l'applicabilité est soumise à une géométrie variable. Le délit de Boulami tel qu'il est formulé par le tribunal du provisoire est aussi ambigu que rocambolesque. Aucun code de procédure pénale, civile ou de commerce de notre législation ne reconnaît dans ses textes un tel délit relatif aux sports et aux sportifs. Sinon la moitié de nos dirigeants, la plupart des entraîneurs sans oublier les innombrables courtiers ou les pseudos DTN ou managers, auraient disparu de la carte d'athlétisme depuis longtemps. Khalid Boulami a, peut être, trempé dans ce jeu perfide et rentable, même si le communiqué du comité provisoire ne nous en donne pas les preuves. Mais il est plus que certain que des dirigeants et des entraîneurs ont longtemps goûté aux montres de luxe et aux vertus du pétrodollar, pour justement inciter des athlètes à courir sous d'autres couleurs. Faites l'inventaire des athlètes marocains, hommes et femmes, qui ont changé de nationalité pour courir sous la bannière française, belge, américaine ou autres. Ce n'est pas la faute de Boulami puisqu'il est accusé seulement d'avoir « aidé » quatre athlètes marocains à prendre la nationalité bahreïnie. Quels sont les coupables qui étaient derrière l'émigration massive de nos athlètes à l'étranger depuis le début des années quatre-vingt-dix ? Qui a été à l'origine de la défection des athlètes de haut niveau aux Etats-Unis avant qu'ils ne soient rapatriés par une haute personnalité en 1994 ? Qui nuit vraiment à la discipline, Boulami ou le comité provisoire de la FRMA qui n'a pas cessé d'enfreindre la loi, de cumuler les déboires et d'atomiser l'athlétisme national par des scandales à répétition? Quand l'arrosé veut s'ériger en arroseur, il se noie dans le ridicule.