La Comanav qui a tenu jeudi son Conseil d'administration, présente une situation financière assainie. Le résultat net d'exploitation du groupe consolidé avec la Limadet atteint 60 millions de dirhams. Les années de vaches maigres sont bien loin. Trois ans après un programme de consolidation et de redéploiement engagé en 2001, la Compagnie marocaine de navigation, parfaitement assainie, entame un nouveau cap. L'acquisition de la Limadet dans un état critique aura été finalement un pari gagnant puisque le nouvel ensemble constitué voit son chiffre d'affaires passer de 1,1 milliard de dirhams en septembre 2003 à 1,2 milliard en septembre 2004, soit une progression de 9%. Sur la même période, le résultat net avant impôts passe de 50 à 60 millions de dirhams, en augmentation de 20%. Ce qui fait dire au staff directionnel que «les principaux objectifs de départs inscrits au titre de l'année 2004 sont largement atteints». L'ensemble Comanav-Limadet a en effet pu maintenir une croissance soutenue de son chiffre d'affaires de l'ordre de 10%. A la fin de cette année, cet indicateur sera à 1,6 milliard dirhams, ce qui donne une idée du comportement de l'entreprise face à un marché de plus en plus ouvert à la concurrence. Les meilleures niches de croissance sont venues du pôle passager en plein essor depuis la mise en place, en 2002, de nouvelles lignes vers la France et l'Italie. Parallèlement, l'année 2004 a vu la Comanav se repositionner sur l'activité portuaire. L'acquisition de la société Marbar et de ses filiales de manutention replace en effet la compagnie aux premières lignes dans la course vers les échéances rapprochées que sont Tanger Med et la future libéralisation du secteur portuaire. Dans ce grand projet de Tanger Med, la Comanav est le chef de file d'un consortium candidat à la gestion du second terminal. Sur le plan stratégique, la compagnie de navigation a adopté une nouvelle identité visuelle au cours de cette année. Cette stratégie «marque» s'inscrit dans la suite logique de l'évolution de la Comanav qui compte 56 ans d'expérience dans le transport des marchandises, des passagers et dans la gestion portuaire. A l'instar des grandes compagnies de navigation dans le monde, la Comanav pourra valoriser son leadership sur le Maroc et fédérer ses compétences autour des valeurs pérennes, tout en donnant une meilleure lecture autour d'une enseigne et d'un logo unique. Artisan de cette réforme, le président-directeur général du groupe, Toufiq Ibrahimi, voit dans cette nouvelle identité visuelle le meilleur moyen d'exprimer la nouvelle culture d'entreprise de la Comanav : «C'est une façon très proactive de communiquer nos valeurs et nos ambitions à nos collaborateurs, à l'opinion publique, à nos partenaires et surtout à nos clients». Après une phase d'assainissement aujourd'hui bouclée, la Comanav peut désormais se tourner vers d'autres échéances. Détenu à 51% par l'Etat, 20% par la CDG, 20% par la BMCE et 9% par l'OCP, l'entreprise, qui évolue dans la dernière ligne droite vers une ouverture de capital plus conséquente, intéresse beaucoup d'opérateurs internationaux dans le domaine. Normal pour une société leader dans son domaine, présente sur huit lignes régulières, transportant plus d'un million de passagers, soit 30% de ce marché. Sur le pôle fret, la Comanav couvre 40% des parts de marché sur l'Atlantique et 20% sur la Méditerranée. Durant les prochaines années, la manutention est appelée à prendre plus de place encore dans les activités du groupe. Dans ce créneau, hors Marbar, la Comanav contrôle 35 à 40% des parts de marché. Outre l'acquisition de nouveaux navires modernes et plus performants, l'année 2005 sera surtout celle de l'ouverture du capital. L'opération devra donner à la compagnie plus de moyens pour concrétiser ses ambitions, lesquelles passent désormais par le port de Tanger Med.