Carlos Ghosn a annoncé l'ajout par Nissan de fonctionnalités de conduite semi-autonome sur la prochaine version de sa voiture électrique Leaf, ainsi que le lancement cette année d'essais au Japon pour des applications commerciales des véhicules sans chauffeur. En marge du Salon d'électronique CES de Las Vegas qui s'est tenu du 5 au 8 janvier, Carlos Ghosn, le patron de l'alliance Renault-Nissan, a annoncé plusieurs initiatives visant à accélérer ses efforts dans les voitures autonomes, mais aussi dévoilé un nouveau système capable de rétablir une intervention humaine à distance en cas de problème insoluble. Lors de cette présentation, M. Ghosn a annoncé l'ajout par Nissan de fonctionnalités de conduite semi-autonome sur la prochaine version de sa voiture électrique Leaf, ainsi que le lancement cette année d'essais au Japon pour des applications commerciales des véhicules sans chauffeur. «La prochaine Leaf sera équipée de notre technologie de conduite autonome ProPilot», a-t-il indiqué. Cette technologie permet au véhicule de conduire tout seul sur autoroute en restant dans la même file, et constitue la première étape de la stratégie du groupe en vue d'arriver à des voitures conduisant vraiment toutes seules. Il avait été introduit pour la première fois l'an dernier comme une option payante sur un monospace Serena réservé au marché japonais. Nissan va par ailleurs commencer cette année au Japon, en collaboration avec la société locale DeNA, des tests d'usages commerciaux, comme des livraisons par exemple, utilisant des véhicules sans conducteur. Ces tests s'étendront ensuite progressivement à d'autres pays, puis à horizon 2020 au transport de personnes dans la métropole de Tokyo. Nissan a annoncé parallèlement au CES une nouvelle plateforme (Seamless Autonomous Mobility, SAM) inspirée de technologies de la Nasa, et censée permettre, le jour où il n'y aura plus de conducteur dans la voiture, de rétablir un contrôle humain à distance dans les rares cas où l'intelligence artificielle ne sera pas capable de trouver une solution toute seule. «Ce n'est pas un luxe, c'est une nécessité», a affirmé lors de la présentation Maarten Sierhuis, directeur du centre de recherche de Nissan dans la Silicon Valley. Il a donné l'exemple d'une voiture qui se retrouve derrière un camion arrêté au milieu de la route et qui ne peut pas être dépassé sans franchir une ligne continue, ou de travaux à une intersection où un humain indique aux voitures de passer en dépit d'un feu rouge. «Pour un conducteur humain, ce sont des problèmes ennuyeux mais simples à résoudre», tandis qu'une voiture autonome va rester coincée car il faut contrevenir aux règles normales de conduite qu'elle est programmée pour respecter, a souligné M. Sierhuis. Le système SAM permettra au véhicule autonome d'envoyer une alerte à un service de support à distance, depuis lequel un humain accèdera aux données collectées par ses capteurs, radars et autres caméras, analysera la situation, et lui communiquera la marche à suivre, de même qu'aux autres voitures autonomes équipées situées à proximité et risquant donc d'avoir le même problème.