Près d'une vingtaine de morts en moins d'une semaine Un début d'année tragique sur nos routes. Durant la même semaine, deux accidents ont fait plusieurs morts. Dix personnes sont mortes brûlées et 22 autres blessées, dont une grièvement, dans un accident de la route survenu samedi sur l'autoroute à 41 km d'Agadir. Selon les autorités locales de la wilaya du Souss-Massa, l'incendie s'est déclaré suite à une collision entre un camion et un car de transport de passagers. Il y a encore quelques jours, quatre fonctionnaires de police relevant de la préfecture de police de Fès ont trouvé la mort dans un accident sur l'autoroute entre Meknès et Khémisset. Le 25 décembre dernier, un terrible accident survenu sur la route nationale N°4 reliant Fès et Sidi Kacem, au niveau du douar Laâtatfa (commune Zekouta), a fait 9 morts et 45 blessés dont 15 dans un état grave. L'accident a eu lieu suite au renversement d'un autocar qui transportait un groupe de jeunes de retour à Machraâ Belksiri après une excursion organisée à leur profit à Ifrane par une association. Ces accidents meurtriers ont eu lieu alors que le ministère de l'équipement, du transport et de la logistique a adopté une nouvelle stratégie de sécurité routière (2016-2025) visant à réduire le nombre de décès de 25% à l'horizon 2020 et un nouveau code de la route plus restrictif. Contacté par ALM, le directeur du transport et de la sécurité routière, Brahim Baamal, estime : «Il est encore trop tôt pour se prononcer sur l'efficacité de cette stratégie sachant que celle-ci vient de démarrer». Toutefois, ce dernier fait remarquer que «s'il n'y avait pas cette stratégie et le nouveau code de la route, on serait à 6.000 morts par an». Commentant les statistiques des tués sur nos routes, il tient à préciser que leur nombre a diminué si l'on prend en compte deux éléments importants, à savoir le parc automobile qui augmente de 5% chaque année et la hausse de la mobilité (les déplacements en voitures ayant augmenté). L'incivisme des automobilistes pointé du doigt Le directeur du transport et de la sécurité routière insiste sur le fait que le non-respect du code de la route et le manque de civisme des usagers de la route sont à l'origine de cette criminalité routière. Le facteur humain est en cause dans la majorité des accidents. Ce dernier ne cache pas que le changement de comportement des automobilistes reste un défi difficile à surmonter malgré l'amélioration des infrastructures routières, la multiplication des radars et des mesures de sécurité. Faut-il rappeler que l'excès de vitesse, le défaut de maîtrise des véhicules, l'inadvertance des conducteurs et la conduite en état d'ivresse en sont les principales causes. Une récente étude du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) avait révélé que les chauffeurs de taxis et les jeunes sont les pires conducteurs. Une grande majorité des chauffeurs de taxis ne respecte pas le code de la route. Et pour exemple, ils ne sont que 8,7% à porter la ceinture de sécurité contre 86% pour les conducteurs de «voitures de tourisme». Il en va de même pour les jeunes qui conduisent pour la plupart imprudemment. Seulement 27% des jeunes respectent le panneau Stop et 23% la priorité à droite. Plus de 3.000 morts à fin octobre 2016 L'analyse des statistiques provisoires nationales des dix premiers mois de l'année 2016 par comparaison aux 10 premiers mois de 2015 fait ressortir que tous les indicateurs sont au rouge à l'exception des blessés graves. Selon les chiffres du ministère de tutelle, les accidents mortels ont augmenté de 1,14% et se sont chiffrés à 2.654. Le nombre de tués a ainsi enregistré une hausse de 1,73% pour atteindre 3.006. Quant aux accidents, leur nombre a augmenté de 3,85% pour s'établir à 67.832. Pour ce qui est des accidents non mortels, les statistiques du ministère de l'équipement, du transport et de la logistique font état de 65.178 accidents (+3,96%). Notons que la plus forte hausse a été enregistrée chez les blessés légers. On compte 91.236 blessés (+5,87%). En revanche, le nombre des blessés graves a considérablement diminué. Le ministère fait état de 7.631 blessés graves (-8,80%).