La session ordinaire de la Communauté urbaine de Casablanca a été reportée. Le quorum n'a pas été atteint à cause d'un manque effroyable de coordination. L'amphithéâtre au rez-de-chaussée de la wilaya de Casablanca connaît une vive animation cet après-midi du mardi 29 octobre. C'est la session ordinaire d'octobre du conseil de la Communauté Urbaine de Casablanca (CUC), dont la presse a été avisée et sollicitée de venir couvrir les travaux. L'ordre du jour élaboré par la division de communication de la CUC promet une séance importante de par la nature des sujets qui figuraient au menu. La part du lion est consacrée au transport urbain et particulièrement à la situation de la RATC (Régie autonome du transport urbain à Casablanca). Avec un volet tout aussi important, et qui concerne les voitures de fourrière pour le ramassage des chiens errants, ainsi que d'autres exposés relatifs aux différents budgets. Les journalistes sont présents à partir de 15 heures tapantes. Hormis le brouhaha des élus présents et le bruit des théières et des cafetières installées en haut pour assouvir la soif causée par l'attente, les piles de dossiers installées à l'entrée et réservés spécialement aux élus, la tribune restera vide jusqu'aux environs de 17 heures et quart. Le président de la CUC, Saâd Abbassi, s'est vu dans l'obligeance de déclarer le report de la session, conformément à la loi. Le quorum n'a pas été atteint. Pourtant, il s'agit d'une session ordinaire programmée bien à l'avance. Or, selon M.Abbassi, il s'est avéré qu'un certain nombre de communes ont programmé leurs sessions en même temps. « C'est juste une question de manque de coordination entre les différents intéressés », commente le président de la CUC. En effet, la loi permet d'ajourner la session ordinaire en cas de non-atteinte du quorum. Le cas échéant, la procédure d'ajournement se fera à trois reprises, avec un intervalle de trois jours, et si le quorum n'est toujours pas atteint, le président a le droit de faire cette session tout seul s'il le faut. Mais dans les couloirs de la wilaya, il se murmurait des choses cet après-midi. Certains élus avouent qu'ils se sentent indignés par cette nonchalance de la part de leurs collègues. « Les représentants des citoyens ne doivent pas se comporter de la sorte, surtout dans cette conjoncture particulière. Car ce n'est pas la première fois que cela arrive, mais cette session revêt un aspect particulier avec ce que vit notre paysage politique ces derniers temps. », commente un élu parmi les présents. Livrés à eux-mêmes, les membres de la division de la communication de la CUC ne savaient plus quoi répondre aux journalistes. Ils ont fait leur travail de communication, ils ont rameuté la presse et installé les journalistes, mais ils ne peuvent quand même pas rappeler les élus nonchalants à l'ordre. Un syndicaliste de l'audience se tourne vers les journalistes et claironne : « Votre devoir est de dénoncer ce genre d'irresponsabilité, c'est une atteinte à la confiance des citoyens et à la crédibilité des élus sérieux. Pourquoi ce manque de coordination ? Pourquoi ils provoquent leurs réunions au même jour de la session ordinaire de la CUC ? Il faut mettre fin à ce sens de l'irresponsabilité. » Ce sont des commentaires justifiés par la longue attente que les instances élues ont fait subir à l'audience entière, pour les renvoyer poliment à un rendez-vous ultérieur. Sauf que ce fameux quorum risque d'avoir la tête dure et ne sera jamais atteint.