Le scrutin pour les élections de la Fédération PME-PMI est prévu le 15 juillet. Les contraintes de financements des petites entreprise et leur mise à niveau sont parmi les sujets abordés avec Hammad Kassal, vice-président de la Fédération et candidat pour sa présidence. ALM : Quelle est votre appréciation à la réélection de M. Hassan Chami à la tête de la CGEM. Pensez-vous qu'il y aurait un changement ? Hammad Kassal : Les choses étant ce qu'elles sont, le changement ne peut être que bénéfique. Mais pour l'honnêteté intellectuelle, il faut reconnaître à M. Chami sa volonté de procéder de la sorte. Je peux dire que depuis sa réélection à la tête de la CGEM, il a entamé une série de rencontres avec les différents membres de la confédération. L'objectif était de créer un climat de dialogue à même d'assurer un changement en douceur et qui s'inscrit dans la continuité des efforts déjà entrepris. Dans son discours, il prône le rajeunissement des instances de la CGEM avec l'intégration de la femme entrepreneur dans ses structures. Son discours porte aussi un intérêt particulier aux petites et moyennes entreprises. Ce qui jure de façon radicale avec des propos longtemps tenus. Ce sont des signes de changement qu'on espère voir se concrétiser. A quelques jours du scrutin pour la Fédération de la PME-PMI, quel programme préconisez-vous pour sa dynamisation ? Il faut rappeler le rôle important que jouent les PME-PMI dans la dynamisation de l'économie marocaine. Constituant plus de 95% du tissu économique national, les PME emploient plus de 50 % des salariés du secteur privé. Elles représentent 31 % des exportations du pays et réalisent 51 % des investissements privés nationaux. Promouvoir ces entreprises et défendre leurs intérêts implique forcément la présence d'une Fédération forte et créative capable de les représenter et les servir. Pour cela, il faut des hommes convaincus et engagés. Notre plan d'action est axé essentiellement sur la formation et l'information dans les différents domaines qui font la vie quotidienne de la PME. Nous visons le renforcement de la capacité de communication de la fédération et de son implantation territoriale. De même, je vise par ce programme de ressusciter le dialogue avec les pouvoirs publics pour améliorer l'environnement de l'entreprise à travers l'allégement de la pression fiscale. Cela en mettant fin à une pression fiscale excessive, qui pénalise les PME marocaines par rapport à leur voisines du bassin Nord –Méditerranéen .Notre objectif est aussi de supprimer la patente sur les sociétés et ramener le taux de la TVA à 15% au lieu de 20%. Aussi, nous nous engageons pour la mise en place de nouveaux instruments de financement afin de remédier aux contraintes du financement classique, la simplification d'accès au foncier et la levée des contraintes des marchés. Quels sont les défis qu'affrontent les PME aujourd'hui ? Ces entreprises font face à des contraintes inimaginables. Mais, malgré ces obstacles, il faut rappeler qu'elles créent des emplois dans tous les secteurs d'activités et dans toutes les régions du Royaume. Parce que nous sommes, rappelons-le, présents là où les grandes entreprises n'osent pas s'aventurer. Elles garantissent donc la pérennité économique des collectivités locales. On se rappelle tous du drame vécu par Jerrada lorsque les charbonnages du Maroc ont décidé de fermer. Alors si les PME étaient présentes au même endroit, la ville ne serait pas morte de telle manière. Comment comptez-vous procéder pour mettre à niveau les PME –PMI ? Dans notre plan d'action, nous prévoyons la création d'un Fonds national de mise à niveau qui sera alimenté par des prélèvements sur les droits de douane payés par des importateurs des produits concurrents des articles fabriqués localement et par un pourcentage des recettes des privatisations. A cela, s'ajoute le lancement d'une campagne nationale de communication pour informer les PME des dispositifs existants en matière de mise à niveau . Quelles solutions proposez –vous pour remédier aux contraintes financières ? Le financement freine d'une manière assez considérable le développement de nos entreprises. Pour pallier cette déficience, nous avons pensé à un plan de financement ambitieux qui s'articule autour des points suivants: d'abord l'institution d'une société de cautionnement mutuel ayant pour objet d'apporter sa garantie aux PME-PMI pour leur permettre de faire face aux problèmes de garantie qui les handicapent, la création d'un fonds commun de garantie, la création d'une véritable banque de développement de la PME et la dynamisation de l'aide publique à la création d'entreprises.