Les deux premiers jours du Festival international du film de Marrakech (FIFM), qui s'est ouvert vendredi sous le Haut patronage de SM Mohammed VI et distingué par un dîner présidé, samedi au Palais des congrès, par SAR le Prince Moulay Rachid, étaient marqués par la projection de longs-métrages aux hautes techniques de réalisation mais fort chargés de souffrance. C'est le cas du film d'ouverture «The age of shadows», de son réalisateur sud-coréen Kim Jee-Woon, projeté vendredi, du premier film en compétition intitulé «The road to Mandalay» du Chinois Midi Z, programmé samedi matin, et du long-métrage «Cessez-le-feu» du Français Emmanuel Courcol. Résistance, guerre et douleur En détail, le film hors-compétition «The age of shadows», qui révèle une partie de l'histoire peu connue des relations entre le Japon et la Corée du Sud, met l'accent sur la résistance coréenne en période d'occupation japonaise. Il détaille les supplices des résistants et la torture qu'ils avaient subie. Quant à «The road to Mandalay», son réalisateur décrit le calvaire d'une jeune fille victime de trafic d'êtres humains. Un phénomène qui la mène en Thaïlande où elle accepte de travailler illégalement pour pouvoir acheter de faux papiers d'identité lui permettant de rejoindre Taiwan. Or, un jeune qu'elle rencontre en Thaïlande tombe amoureux d'elle et va mettre fin à son rêve, puisqu'il l'a tuée et s'est donné la mort. Pour sa part, Emmanuel Courcol a mis dans son «Cessez-le-feu», projeté hors-compétition, l'accent sur la souffrance des anciens combattants de la Première Guerre mondiale. Le jury, lui, aura indéniablement un penchant pour l'un de ces films ou d'autres dans la compétition officielle. Des sentiments qu'il a exprimés, samedi, lors d'une conférence de presse. Le feeling du jury «Tout le monde a une culture différente. Il faut sentir les films et leurs réalisateurs, voire créer un lien d'empathie entre le spectateur et le cinéaste», estime Béla Tarr, le président du jury du 16ème FIFM. Le réalisateur et scénariste français, Bruno Dumont, abonde, pour sa part, dans le même sens. «Il fait bon d'échanger des points de vue et des sensations», indique-t-il. Le réalisateur et scénariste danois, Bille August, a quant à lui une vision différente. «C'est à travers le cinéma qu'on peut avoir accès à l'âme humaine», précise le membre du jury.