BMCE capital vient de publier une nouvelle étude sur le secteur de la «Location longue durée» (LLD). Connu depuis des années en Europe, le concept n'a été adopté que récemment au Maroc. Pour les grandes organisations, gérer un parc automobile se présente souvent d'une manière problématique : entretien, contrats d'assurance, indisponibilité en cas de panne ou encore le problème de la revente. Pour surmonter ces inconvénients, un concept apparu dans les années 60 aux Etats-unis offre une solution alternative : la location longue durée, LLD. Le principe de ce produit est simple : il consiste en la mise à la disposition de l'entreprise locataire d'un ou plusieurs véhicules de son choix pour une durée fixée par contrat, moyennant le paiement d'un loyer forfaitaire mensuel, que la société comptabilise en frais généraux. Pour le loueur, il s'agit de louer sur une période déterminée pour un kilométrage donné un véhicule neuf. L'étude explique que, à la différence d'une location avec option d'achat -LOA-, il n'y a aucun engagement d'achat par le locataire en fin de période. L'intérêt grandissant des entreprises pour cette formule s'explique par le fait qu'elles se préservent des soucis liés à la gestion de leurs parcs. Au Maroc, ce secteur souffre d'une réglementation encore peu étoffée qui se compose de deux textes de référence : un décret de 1970 destiné davantage à réglementer la Location de Courte Durée (LCD), et un cahier des charges du ministère du Transport de 1997 qui ne fait aucune distinction entre la LLD et la LCD. Ce vide contraste cependant avec l'essor que connaît le créneau. La LLD a été introduite timidement au Maroc au début des années 80; le parc de véhicules en LLD avoisine en 2004 les10 000 voitures contre à peine 1 000 à la fin de la dernière décennie. Le secteur enregistre quotidiennement une moyenne de commande d'une dizaine de véhicules. Le portefeuille clients de la profession se compose essentiellement de multinationales et de grandes entreprises, générant un chiffre d'affaires annuel de près de 400.000.000 de DH. Mais le développement de la LLD au Maroc bute principalement sur l'impossibilité de bénéficier de conditions particulières auprès des sociétés de leasing ainsi que sur une fiscalité défavorable pour ce type de financement. Sur 850 entreprises de location de voitures, seules huit sont spécialisées dans la LLD. L'étude fait observer que l'étroitesse actuelle du marché national de la LLD révèle néanmoins l'importance de son potentiel futur. Jeune et faiblement structuré, ce secteur devrait connaître un développement important dans les années à venir. La volonté des grandes entreprises de se pencher davantage sur le renforcement et sur l'amélioration de leurs bases de compétitivité réelles plaide en faveur de cette évolution. L'étude cite également le souci des pouvoirs publics d'optimiser leurs charges à travers une rationalisation de la gestion du parc étatique évalué à près de 50 000 véhicules. Selon les projections des auteurs sur les cinq prochaines années, sur un marché annuel estimé entre 18 000 et 20 000 véhicules professionnels, au moins 25% devraient revenir à la LLD. Ce qui représenterait au terme de cette même période un parc global d'environ 30 000 unités. Dans une seconde étape, l'étude souligne l'impact d'une prévisible baisse de prix des voitures, corollairement au démantèlement douanier en cours avec l'Union européenne et les Etats-Unis. Les opérateurs de la LLD pourraient procéder à la baisse de leurs tarifs. Conséquence : élargissement de la base clientèle aux entreprises de taille moins importante ainsi qu'aux professions libérales.