Il y a bien longtemps que je ne vous ai pas donné des nouvelles du réseau Maillage : en cette fin d'année après quelques 2 ans et demi d'existence, il est possible d'établir un bulletin de santé crédible. Il y a bien longtemps que je ne vous ai pas donné des nouvelles du réseau Maillage : en cette fin d'année après quelques 2 ans et demi d'existence, il est possible d'établir un bulletin de santé crédible. Tout d'abord pour rendre hommage à ce jeunes, précusseurs en matière d'engagement associatif des jeunes des quartiers populaires, et qui bien avant le 16 mai avaient choisi de prendre en main leur destin et par-là même celui des plus jeunes et celui de leur quartier. Si aujourd'hui tout le monde (ou presque) s'intéresse à cette catégorie de notre population -et c'est tant mieux!- il faut rendre à César ce qui est à César et saluer la pertinence et l'anticipation de l'engagement de cette jeunesse. Aujourd'hui, même le mot Réseau est devenu courant, l'important étant bien sûr que le contenu soit à la hauteur du concept! Maillage compte aujourd'hui 34 associations entre Casablanca, Temara, Salé, Rabat, Meknès, Fès, Beni-Mellal... De nouveaux maillons «Jeunes du Futur» au quartier la Villette, «Chabab Bournazel», «Koutoubia», «Jeunes Citoyens»... sont venus grossir les rangs de ce réseau de jeunes, par les jeunes, pour les jeunes. Je pense qu'il est aujourd'hui pertinent de parler de maturité concernant ces jeunes militants : conventions signées avec les wilayas de Rabat et de Casablanca, partenariats avec les mairies, coopération avec l'ONG «Amideast», avec l'Entraide nationale, accords avec le sécrétariat d'Etat à la Jeunesse de Si Mohamed El Gahs... ces jeunes sont devenus de vrais «pros» tout en ayant le mérite d'être de vrais bénévoles et d'agir avec très peu de moyens. Leurs actions de terrain relayées par une partie de la presse écrite et la RTM ont fait des émules et suscité des vocations chez d'autres jeunes, en ce sens les journalistes ayant compris la pertinence de cet engagement sont au même titre que les artistes et sportifs tels Naïma Lemcherki, Rachid El Ouali, Fatima Aouam, Karim Alami (et bien d'autres) ainsi que des chefs d'entreprises tels Aziz Akhannouch, Abdel Benchrif, Redouane Mfaddel, Abdallah Slaoui... les vrais parrains de ces jeunes dont ils ont aidé les premiers pas. Si au début l'activisme positif de ces jeunes a surpris et parfois dérangé, leurs actions se sont aujourd'hui insérées dans la quotidienneté et le payasage urbain des quartiers. Et c'est ce qui fait leur force : ils ont réussi à créer une véritable alternative à ceux qui sous couvert de religion étaient les occupants du terrain au quotidien. Pas une semaine sans que ces jeunes ne proposent des activités qui regroupent des centaines d'adolescents et des jeunes adultes. C'est l'équipe de foot du bidonville de Guich Loudaya qui accède au championnat régional, ce sont des locaux associatifs créés à Akreuch, Aïn Khalouia, Yacoub el Mansour ; ce sont des multitudes de jeunes qui participent aux tournois de foot à Beni-Mellal, Meknès, Douar Si Ahmed, à Salé el Jadida…Ce sont encore les jeunes des facs de Mohammédia, de Casablanca qui constituent des clubs, ce sont ceux de Aïn Harrouda ou de la cité des cheminots à Aïn Sebaa qui ré-inventent le hockey dans les quartiers… Et vous verrez ces «gosses» n'ont pas fini de vous surprendre : sans délaisser ni le sport ni la culture -leurs bases- ils investissent le terrain de la formation professionnelle, du civisme, de l'emploi. Ils veulent consacrer l'année 2005 au thème des droits et devoirs de la jeunesse. Vaste programme pour une vaste jeunesse : ils sont en cela de fidèles disciples de sa Majesté le Roi qui ouvre de grands chantiers. Alors que bien souvent c'est l'attentisme qui domine, ils nous donnent une sacrée leçon d'enthousiasme et d'espoir.