Une délégation du gouvernement canarien présidée par le conseiller de l'Economie et des Finances, José Carlos Mauricio, entame une visite au Maroc. Le responsable canarien est porteur d'une proposition sur l'exploitation conjointe des gisements pétroliers. Une délégation du gouvernement autonome des Iles Canaries entame, lundi 13 décembre, une visite de travail de trois jours au Maroc. La délégation canarienne, qui est présidée par le conseiller de l'Economie et des Finances du gouvernement autonome de l'archipel, José Carlos Mauricio, est composée de plusieurs membres de l'exécutif insulaire. Au programme de la visite de la délégation canarienne, figurent des entretiens avec plusieurs membres du gouvernement ainsi que des rencontres avec des hommes d'affaires marocains. Ainsi, il est prévu, selon l'agenda de la visite, que les membres de la délégation aient des entretiens avec plusieurs membres du gouvernement dont le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa, le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique, Habib El Malki, le titulaire de la Culture, Mohamed Achaâri, Rachid Talbi Alami, ministre délégué chargé des Affaires générales du gouvernement ainsi que plusieurs autres responsables marocains. La visite de la délégation canarienne intervient à un moment où les relations entre le Royaume et l'Archipel se sont nettement améliorées après plusieurs décennies de crise. Rappelons que le Maroc et le gouvernement autonome des Iles Canaries ont donné une nouvelle impulsion à leurs relations, il y a quelques mois, au lendemain de l'arrivée à la tête de l'exécutif canarien de son nouveau président, Adan Martin, qui a prôné, dès son élection, une politique de rapprochement avec le Royaume. Il s'est ainsi distancié de la politique d'hostilité à l'égard du Maroc, adoptée par ses prédécesseurs. Une politique qui avait transformé l'archipel en une plate-forme de la propagande anti-marocaine des séparatistes du Polisario. Aujourd'hui, le problème du soutien du gouvernement canarien au Polisario n'est plus un obstacle au développement des relations bilatérales. Le gouvernement canarien est de plus en plus conscient de la nécessité pour les Canaries de développer leur partenariat avec leur voisin de l'est qui constitue l'unique prolongement géographique et stratégique pour le développement économique de l'Archipel. Les entretiens des responsables canariens et marocains seront donc axés sur le volet économique. Par ailleurs, ALM a pu savoir, de source informée, que le principal objectif de la visite de cette délégation est d'entamer un débat avec le Maroc sur les prospections pétrolières dans les eaux maritimes se trouvant entre le royaume et l'archipel. Selon la même source, le conseiller canarien de l'Economie et des Finances, José Carlos Mauricio, est porteur d'une proposition de son gouvernement qui envisage "une exploitation conjointe et une répartition de la rentabilité" entre le Royaume et l'Archipel en cas de découverte de gisements pétroliers. Rappelons que les frontières maritimes entre le Royaume et les Iles Canaries ne sont pas délimitées et qu'il existe un litige entre le Maroc et l'Espagne sur la délimitation des eaux maritimes se situant entre l'Archipel et le littoral marocain. Ainsi, la visite de la délégation canarienne pourrait être le début d'une nouvelle phase dans la coopération maroco-canarienne puisqu'elle ouvrirait les portes devant une éventuelle solution à l'un des conflits qui ont toujours empoisonné le climat entre le Maroc et l'Espagne.