Une quinzaine de personnes mises en cause dans les crimes et violences liées à des groupuscules extrémistes se réclamant de l'intégrisme islamique défilent cette semaine devant le juge d'instruction près la cour d'appel de Casablanca pour compléter l'instruction sur les faits graves et révulsifs qui leur sont prêtés et qui ont fait plusieurs victimes dans différentes régions du pays. Une quinzaine de personnes mises en cause dans les crimes et violences liées à des groupuscules extrémistes se réclamant de l'intégrisme islamique défilent cette semaine devant le juge d'instruction près la cour d'appel de Casablanca pour compléter l'instruction sur les faits graves et révulsifs qui leur sont prêtés et qui ont fait plusieurs victimes dans différentes régions du pays. Les membres de la mouvance dite de la Salafiya Jihadya avaient défrayé la chronique l'été dernier et suscité une vague d'indignation et de révolte dans tous les milieux qui rejettent ce genre de dérapages. Par ailleurs, dès la semaine prochaine s'ouvrira le procès des cellules dormantes liées aux réseaux d'Al Qaïda et démantelées par les services nationaux de sécurité en mai dernier, lesquels avaient mis à jour des projets d'attentats à l'explosif contre des intérêts nationaux et occidentaux sur le territoire national et dans les eaux territoriales du royaume. Les deux affaires ont en commun le fait que les mis en cause se réclament tous d'un islamisme rigoriste, prêchant la violence comme moyen de pression ou de règlement de comptes contre tous ceux qui sont considérés comme des ennemis de l'Islam, des mécréants ou des déviants aux yeux des tenants de cette idéologie extrémiste et obscurantiste s'adossant à des interprétations réductrices du dogme religieux et à des courants traditionalistes diffusés, le plus souvent, à partir du wahhabisme le plus archaïque. Ces procédures sont concomitantes avec les informations en provenance de différentes régions de la planète se faisant l'écho d'opérations terroristes, de plus en plus meurtrières, dans de nombreux pays totalement ou à majorité musulmans, et dans lesquels sont, semble-t-il, mis en cause des groupes islamistes extrémistes. Des opérations qui se traduisent pour ces pays par des préjudices énormes, tant en termes économiques où, du jour au lendemain, ils se trouvent privés de ressources énormes liées au tourisme et à l'investissement étranger notamment, qu'en termes d'image de marque et de crédibilité sur la scène internationale. À l'évidence, rien ne prémunit le Maroc contre des dérives ou des tentations terroristes qui ont comme dénominateur commun de pouvoir frapper partout, y compris dans les pays qui, jusqu'à une date récente, se croyaient « sanctuarisés ». Ce qui impose à l'ensemble de la communauté nationale et à toutes les forces vives de la nation d'observer la plus grande vigilance envers ce fléau des temps modernes et de ne surtout pas minimiser les risques et menaces liés au terrorisme. Cette vigilance suppose certainement des mesures préventives de la part des services nationaux de sécurité, en coordination avec la communauté internationale unanimement impliquée dans la lutte contre le terrorisme. Mais l'essentiel du travail est plutôt d'ordre pédagogique et citoyen. Le meilleur rempart contre les tentations et les dérives terroristes demeure en fin de compte la prise de conscience à la fois individuelle et collective du danger qu'elles comportent. C'est fondamentalement d'un choix de société et d'une adhésion à des valeurs universelles communes qu'il s'agit.