L'on croit que les investisseurs étrangers, surtout institutionnels, ont les projecteurs braqués sur les grandes capitalisations, parce qu'elles disposent d'un taux de rotation élevé et sont donc facilement trouvables sur le marché. Le marché actions regagne la confiance des investisseurs étrangers. C'est ce qui ressort de la 3ème édition de la One-on-One Equity Conference organisée par CFG Bank du 12 au 14 octobre à Marrakech, en vue de présenter les potentialités du Maroc et du marché boursier marocain. D'une durée de deux jours, cet événement s'articule autour de rencontres One-on-One ou de groupes restreints entre investisseurs étrangers et émetteurs marocains. Cette 3ème édition s'est démarquée par l'organisation de visites des sites industriels et de projets immobiliers. L'objectif est d'évaluer de manière palpable les différents projets lancés, le mode de fonctionnement de certaines industries (technologies, normes,…), pour ensuite décider d'investir ou non dans la valeur de telle ou telle société. Selon Younes Benjelloun, directeur général de CFG Bank, «une quarantaine d'investisseurs assiste à cet évènement, dont une quinzaine a répondu présent pour la 1ère fois ; et tous accordent une attention particulière au marché financier marocain. En plus de la performance de l'indice général du marché Masi depuis le début de l'année, ils s'intéressent à d'autres critères comme le poids du marché dans l'indice frontier markets mais aussi le positionnement du Maroc dans son continent». Il faut dire que ce type d'investisseurs étrangers, institutionnels précisons-le, ne se limitent pas aux fondamentaux d'une société seulement pour orienter leurs décisions d'investissement. Ils mettent en avant la stabilité économique et l'absence de risque politique comme 1er critère décisif pour l'investissement dans un pays donné. Et, ils ne cachent pas leur satisfaction pour le Maroc par rapport à clae. D'ailleurs, plusieurs d'entre eux se sont désintéressés de certains marchés financiers qui peuvent offrir une rentabilité élevée mais qui sont assortis d'un gros risque. Allusion faite aux marchés tunisien et égyptien. Le premier est qualifié d'un marché à haut risque en raison de la transmission des effets de l'instabilité politique et sociale. En outre, «il est représenté dans sa majorité par les investisseurs particuliers. Une infime catégorie d'investisseurs institutionnels y est présente. Ce qui engendre des volumes faibles, voire médiocres», explique Walid Saibi, directeur général de la société de bourse Tunisie Valeurs. Le second, lui, est jugé très volatil, ce qui n'intéresse pas vraiment les zinzins étrangers. D'autant que ce dernier reste très dépendant des investisseurs étrangers arabes, venant surtout des pays du Golfe; et force est de constater qu'ils ne misent plus gros sur la Bourse du Caire. En tout cas, les yeux sont tellement rivés vers le marché boursier marocain que certaines sociétés tunisiennes expriment le souhait de réaliser leur introduction en Bourse sur le marché actions marocain. «Il s'agit de sociétés qui opèrent dans le secteur industriel notamment», nous confie M. Saibi. Cependant, en orientant leurs placements vers le Maroc, les investisseurs doivent faire face à certains obstacles dont la faiblesse de la liquidité qui persiste depuis plusieurs années. A cet effet, M. Benjelloun nuance : «Ce problème les pénalise certes, mais ne les décourage pas. De par leur nature, ces investisseurs n'effectuent pas des investissements spéculatifs. Ils ont un horizon de placement de moyen à long terme allant de 3 à 5 ans et comme ils sont confiants par rapport au potentiel de croissance du marché actions, ils restent optimistes pour une reprise de la liquidité également». Mis à part la liquidité, ils déplorent l'étroitesse de la base de cotation ainsi que la non représentativité des secteurs économiques phares comme les sous- secteurs de l'aéronautique, le tourisme, l'énergie et le textile. Ce qui rend le choix d'investissement assez restreint. Par ailleurs, l'on croit que les investisseurs étrangers, surtout institutionnels, ont les projecteurs braqués sur les grandes capitalisations, parce qu'elles disposent d'un taux de rotation élevé et sont donc facilement trouvables sur le marché. Ce n'est pas le cas pour tous. En effet, plusieurs autres contactés sur place sont plutôt à la quête de small & mid caps, telles que Colorado, Salafin, Disway.... En cause, elles disposent de bons fondamentaux, un PER attractif et un rendement de dividende qui dépasse des fois celui de la moyenne du marché. C'est pour dire au final que le marché marocain attire de plus en plus... encore faut-il pallier les problèmes dont souffre le marché, à savoir la liquidité, le nombre restreint de sociétés cotées, le manque de communication...