Le Maroc a dénoncé devant l'organe directeur de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) la politique de destruction «systématique et planifiée» des infrastructures économiques palestiniennes par l'armée israélienne. Intervenant devant la 49-ème session du Conseil du Commerce et du développement de la CNUCED, dont les travaux se tiennent à Genève, l'ambassadeur du Maroc auprès des Nations-Unies à Genève, Omar Hilale, a souligné comment la situation économique et sociale dans les territoires palestiniens occupés s'est détériorée de manière considérable depuis le déclenchement de la dernière Intifida. Il a estimé que «les infrastructures de l'économie palestinienne déjà lourdement handicapées par tant de décennies d'occupation ont fait l'objet d'une destruction systématique et planifiée». «Le bouclage permanent des territoires, la destruction d'infrastructures de base ont conduit à une chute du PNB de 50 %, à une augmentation dramatique de la pauvreté (50 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté), à un chômage qui touche plus de 200.000 Palestiniens et à une augmentation constante de la dette de l'Autorité palestinienne qui se chiffre à 1.2 milliard de dollars», a rappelé l'ambassadeur marocain. «Cette situation désastreuse et inhumaine, a affirmé le diplomate marocain, interpelle la conscience de la communauté Internationale qui se doit de condamner fermement le cycle de régression dans lequel l'armée israélienne a plongé l'économie palestinienne dont les secteurs d'activité les plus vitaux connaissent une chute brutale d'activité. A titre d'exemple, le secteur agricole a connu une baisse d'activité de l'ordre de 70 %, sachant que près de 20 % des terres cultivables ont été dévastées par les bulldozers israéliens et des milliers d'arbres, sources de revenus des familles palestiniennes, arrachés". Cette politique consistant à affamer le peuple palestinien, à procéder au siège permanent de ses villes et à détruire ses installations économiques, scolaires et hospitalières, a été décriée par bon nombre d'organisations internationales et d'ONG humanitaires, a-t-il ajouté. L'ambassadeur marocain s'est référé, dans ce contexte, au rapport soumis à cette session du Conseil du Commerce et du développement de la CNUCED et qui porte sur l'assistance technique au peuple palestinien, relevant que ce rapport «note, à juste titre, que cette situation (en Palestine occupée) n'a pas manqué d'avoir un impact négatif sur la capacité de l'autorité palestinienne à répondre aux besoins de sa population ainsi que sur l'utilisation adéquate de l'aide publique au développement. En outre, l'Autorité Palestinienne continue de subir des dégâts considérables, voire irréversibles au niveau de ses ressources humaines et de ses infrastructures administratives». De même, a ajouté le diplomate marocain, «l'aide publique au développement allouée à l'Autorité Palestinienne, et dont l'objectif initial était la réalisation de projets d'équipements et d'infrastructures, a été par la force des choses détournée de son principal objectif puisque la crise humanitaire sans précédent implique de privilégier l'aide urgente indispensable et vitale actuellement». «La délégation du Maroc dénonce avec fermeté la politique de destruction des infrastructures palestiniennes et appelle à la reprise des négociations et au respect des résolutions des Nations Unies 242, 338 et 1397, et des Accords de Madrid», a conclu l'ambassadeur marocain.