Le statut avancé du Royaume dans ses relations avec l'Union européenne trouve sa traduction dans les faits par un plan d'action spécifique, dont les termes seront dévoilés aujourd'hui. Une reconfiguration des rapports entre les deux parties est ainsi amorcée. Le commissaire européen aux relations extérieures et à la politique de voisinage, Benita Ferrero Waldner, lèverle voile, ce jeudi 9 décembre, sur les termes du plan d'action-Maroc. Ce plan entre dans le cadre du concept "Nouveau voisinage de l'Europe élargie". La politique "Nouveau Voisinage" de l'UE élargie, lancée en direction de cinq pays, plus avancés que d'autres dans leurs programmes de réformes, introduirait désormais une nouvelle phase dans les relations des pays partenaires. Ainsi, le Maroc, la Tunisie, la Jordanie, Israël et l'Autorité palestinienne constituent un "anneau d'amis", selon le terme consacré par Romano Prodi, l'ex-président de la commission européenne qui auront des relations spéciales avec l'union. Ce cercle devrait se définir par des rapports de plus en plus étroits entre l'Europe et ses voisins immédiats, excluant toutefois l'intégration à l'UE. Une orientation exprimée laconiquement par la formule "tout sauf les institutions". «Le travail accompli depuis les deux dernières années a débouché sur un plan d'action sur-mesure pour le Maroc, au même titre que les autres pays. Toutefois, la politique «Nouveau Voisinage» ne devrait pas entraver la mise en oeuvre de l'Accord d'Association», tient à préciser Leonello Gabrici, chef d'Unité Maghreb à la direction du Moyen Orient et du sud Méditerrané, avant d'ajouter : «Au contraire, cette initiative devrait constituer un "complément" du Partenariat euro méditerranéen engagé entre l'UE et les pays de la rive sud de la méditerranée pour la mise en place d'une zone de libre échange à l'horizon 2010. Concrètement, cette nouvelle approche du voisinage initiera une libéralisation accrue des échanges. La mise en œuvre des accords d'association sera poursuivie et approfondie. Les experts européens tablent désormais sur une convergence réglementaire plus rapide. Tous les moyens seront mis en œuvre pour rapprocher la législation marocaine de celle européenne. Les réformes économiques seront plus structurées autour d'objectifs précis. «Les chantiers en cours et futurs viseront l'accès au marché de l'agriculture, la pêche et l'industrie alimentaire. Nous avons aussi plaidé en faveur d'une libéralisation du commerce des services», explique Christophe Rames, expert européen de la direction du commerce (DG Trade). La philosophie globale pour l'ensemble des nouveaux pays frontaliers, voudrait que l'UE propose un objectif global de mise à niveau identique à celui des pays membres. Il s'agit notamment de l'intensification de la coopération en matière de prévention et de lutte contre les menaces communes pour la sécurité. Ainsi que des perspectives de participation progressive au marché intérieur de l'UE et à ses structures réglementaires, y compris celles qui portent sur le développement durable (protection de la santé, des consommateurs et de l'environnement), à partir d'un rapprochement des législations. La nouvelle politique de voisinage englobe également des perspectives d'intégration aux réseaux de transport, d'énergie et des télécommunications et à l'espace européen de la recherche. • DNES à Bruxelles Bensalem Fennassi