Tout porte à croire qu'Abdelouahed Radi va succéder à la lui-même comme président du Parlement. D'autant plus que l'Istiqlal a fini par abandonner toute prétention par rapport au perchoir. C'est aujourd'hui, lundi 21 octobre, que l'élection du président du Parlement a lieu. Ce qui laisse croire que le Premier ministre désigné tient sa majorité, laquelle sera officialisée par le vote des députés pour les candidats au perchoir. Pour le moment, seul Abdelouahed Radi, de l'USFP, a l'intention de succéder à lui-même. Le RNI, lui, a décidé de ne pas présenter de prétendant et de soutenir le président sortant. Grâce aux voix du Rassemblement et celles du FFD, du PPS et du PSD, M. Radi est assuré de rempiler pour un nouveau mandat. L'Istiqlal, quant à lui, semble plus indécis que jamais. Les ambitions qu'il avait ces dernières semaines pour la présidence du Parlement se seraient-elles fracassées subitement ? Une chose est sûre: le parti d'Abbas El Fassi n'est pas sûr de se hisser au perchoir avec les seuls suffrages du PJD. Le MP et le MNP ne désespèrent toujours pas d'accéder au temple gouvernemental. Pour cela, voter éventuellement pour un candidat istiqlalien est exclu. Les partis déjà assurés ou désireux de faire partie de la future coalition gouvernementale pourraient donc tous être tentés de donner des consignes de vote pour leurs députés : soutenir Radi. Pour que ce dernier ne soit pas candidat unique, il aura certainement en face de lui deux ou trois adversaires des principales formations, quitte à ce qu'ils se désistent lors du second tour de telle sorte que les voix qu'ils ont réunies lors du premier tour se reportent sur le candidat USFP à l'occasion du troisième tour. Une manière de faire vivre la démocratie sous l'hémicycle et surtout de ne pas donner l'impression que les jeux sont faits. Alors quelle majorité gouvernementale pour Driss Jettou ? Celui-ci, qui continue à mener ses consultations, voudrait mettre sur pied un exécutif qui réunit les principales forces. Celles qui se détachent sont naturellement : l'USFP, l'Istiqlal, le RNI et le couple MP-MNP. Dans ce cas, les petits partis (FFD, PPS, PSD) qui avaient participé dans la coalition sortante de Youssoufi, seraient invités à soutenir le gouvernement Jettou à partir des bancs de l'opposition. Cette formule a l'avantage de mettre fin à la pléthore de partis qui avait caractérisé le cabinet d'alternance et de privilégier l'homogénéité des composantes du nouveau gouvernement. À moins que Driss Jettou ne soit tenté de reconduire la coalition sortante et de mettre en place un cabinet plus pléthorique et moins cohérent que le précédent. En tout cas, une telle architecture rejaillirait fatalement sur ce qui est supposé être la future équipe Jettou : une équipe d'efficacité, d'action et de labeur.