L'attribution du prix Nobel de la paix 2002 à l'ancien président américain Jimmy Carter consacre ses efforts en faveur d'une résolution pacifique des conflits. Mais elle peut également être interprétée comme une critique à la politique agressive des Etats-Unis à l'égard de l'Irak et de la Palestine. L'attribution du prix Nobel de la paix 2002 à l'ancien président américain Jimmy Carter consacre ses efforts en faveur d'une résolution pacifique des conflits. Mais elle peut également être interprétée comme une critique à la politique agressive des Etats-Unis à l'égard de l'Irak et de la Palestine. C'est surtout pour le rôle qu'il a joué dans la conclusion des accords de paix de camp David entre l'Egypte et Israël que le Comité Nobel a consacré l'ancien président américain. Mais on peut également voir dans cette distinction une condamnation directe de la politique moyen-orientale de l'administration Bush. D'ailleurs, Jimmy Carter n'a pas hésité à confirmer cet aspect de l'attribution du prix Nobel de la paix en déclarant qu'il pense qu'avant que les Etats-Unis «ne s'engagent dans quelque guerre que ce soit, ils doivent puiser toute autre alternative, y compris la négociation, la médiation ou, si cela n'est pas possible dans le cas de l'Irak, travailler par le biais des Nations Unies». Il est heureux que les efforts de médiation de l'ancien président américain aient trouvé une telle reconnaissance. Jimmy Carter est un lauréat méritant, ayant inlassablement œuvré pour la paix dans le monde et dénoncé les vraies causes des tensions qui prévalent aujourd'hui dans le monde. Il n'hésite pas à affirmer que les Etats-Unis ne pourront jamais être en sécurité tant que les difficultés économiques et les troubles politiques foisonneront. Il dénonce la pauvreté, la faiblesse des institutions et la corruption comme causes directes des tensions et de la vulnérabilité des Etats. La grande priorité de la politique étrangère américaine doit être axée sur la défense des valeurs fondamentales de l'homme, sur la sauvegarde de la dignité humaine afin de réunir les conditions pour la réalisation d'un objectif, celui d'un monde où les gens vivent en liberté en paix et jouissent d'une prospérité croissante. La sécurité collective de l'humanité est menacée par des conflits régionaux, d'ordre ethnique et religieux qui ne sont pas inévitables. Au Proche-Orient, par exemple, il ne peut y avoir de paix juste et durable sans liberté pour la Palestine. Les Etats-Unis doivent œuvrer à la création d'un Etat palestinien souverain sur l'ensemble de son territoire. Comme tous les autres peuples, les Palestiniens ont légitimement droit à une nation indépendante vivant aux côtés d'Israël en paix et en sécurité. C'est, entre autres, l'un des messages développés par Jimmy Carter, qui a été combattu férocement par les lobbies juifs en Amérique et ailleurs. Et il continue à envoyer les mêmes signaux à propos de l'Irak en direction de l'Exécutif Bush, apparemment sans résultat. Voilà pourquoi Carter mérite largement son Nobel.