Lors de la reception de son prix Nobel, l'ancien président américain a appelé mardi les responsables à travailler pour la paix. Au moment où son pays se prépare pour une nouvelle guerre contre l'Irak. «C'est avec un profond sentiment de gratitude que j'accepte ce prix», a déclaré mardi à Oslo celui qui a été l'homme des accords de paix de Camp David, en 1978, entre Israël et l'Egypte. Remerciant ses proches, l'ex-chef de la Maison-Blanche a aussi rendu hommage à ceux qui «continuent à chercher à mettre fin aux violences et aux souffrances à travers le monde». «Au lieu d'entrer dans un millénaire de paix, le monde est aujourd'hui, sur bon nombre d'aspects, un endroit plus dangereux. Les facilités de voyage et de communication n'ont pas été assorties d'une meilleure compréhension et d'un plus grand respect mutuel», a souligné le prix Nobel 2002, aujourd'hui âgé de 78 ans. Devant le Roi norvégien Harald V et de nombreuses personnalités, Jimmy Carter a notamment appelé, sans nommer le locataire actuel de la Maison-Blanche, au respect des Nations-Unies en tant que forum international de résolution des conflits. «Nous devons nous rappeler aujourd'hui qu'il y a au moins huit puissances nucléaires sur terre et trois d'entre elles menacent leurs voisins dans des régions où les tensions internationales sont grandes», a–t-il expliqué. Et d'ajouter, avec en toile de fonds le dossier irakien, que «dans le cas des pays puissants, adhérer au principe de guerre préventive pourrait bien créer un précédent qui peut avoir des conséquences catastrophiques». Ancien producteur d'arachides puis gouverneur de Géorgie, avant de devenir président des Etats-Unis de 1976 à 1980, M. Carter avait été confronté à plusieurs crises lors de son mandat, notamment la prise d'otages américains en Iran en 1979, et une sévère récession économique de son pays. Après avoir quitté la Maison-Blanche par la petite porte en 1981, suite à la victoire de Ronald Reagan, il a multiplié ces vingt dernières années les missions humanitaires et de bons offices dans le monde. Il s'est ainsi rendu en 1994 en Corée du Nord pour désamorcer des tensions entre Pyongyang, Séoul et Washington. Il a par la suite joué un rôle dans le retour de la paix en Bosnie, au Sud-Soudan, et au Timor oriental.